joyce + les plus belles années d'une vie sont celles que l'on a pas vécues.

If you ever find yourself stuck in the middle of the sea, I'll sail the world to find you.

Une histoire comme il en existe tant d’autres dans le monde. Deux êtres se croisant au détour d’une ruelle, par le hasard des choses, quelques années auparavant. Une vie loin d’être parfaite, mais tout de même exaltante et passionnante. Un mariage rapide et rempli d’amour. Une volonté de fonder une famille. Grossesses à risque, mais la mère des enfants Hastings n’a jamais rien lâché. Ses enfants, elle les voulait. La première, l’aîné. Joyce. Petite douceur au sourire ravageur. Enfance sans encombre, la blondinette grandit avec une éducation et des valeurs. Elle est solaire, vive et énergique. Le sourire facile, contagieux. Elle est lumineuse. Cinq ans après, la seconde de la famille est arrivée. June. La prunelle des yeux de Joyce, sa petite sœur. Celle qu’elle couve depuis qu’elle est née. Qu’elle étouffe parfois, elle le sait. Mais elle ne peut pas s’en empêcher. Malgré les différents qu’elles ont pu avoir et qu’elles ont encore parfois, Joyce est toujours là.

Thought we built a dynasty forever couldn't break up.

Départ sur un coup de tête. Brutal. Irréfléchi. Valises en main. Quitter Cleveland pour Chicago. Elle est amoureuse Joyce. Dix-huit ans et elle pense que c’est maintenant. Que c’est pour elle. Ce conte de fées dont toutes les petites filles ont déjà rêvé. Alors elle quitte sa famille, sa ville pour une nouvelle vie. Elle entreprend des études, dans la même université que son petit ami. L’amour est au centre de son monde. Elle rayonne, Joyce. Mais les bonnes choses ont toujours une fin, et après quelques mois, elle se retrouve seule, abandonnée par l’être aimé. Même si elle ne montre rien, elle est affectée par la séparation, elle lâche peu à peu l’université. Beaucoup trop compliqué à gérer. Et puis le croiser à chaque pause-déjeuner, elle finit par ne plus le supporter. Pour autant, elle reste à Chicago. Trouve un petit boulot, un appartement qui lui permettra de rencontrer sa petite bande d’amis. Chacun son caractère, sa façon de vivre. Et pourtant, ensemble, ils se complètent.

All I'm gonna do is miss me when you're gone.

C’est un soir que tout a commencé. Une inscription banale sur une application de rencontre. Un match, le premier : Devon Pryce. Quelques messages échangés avant de sombrer dans le lit l’un de l’autre. Une, deux, trois, dix, vingt fois. Le compte est rapidement perdu. Et puis un jour, elle dit tout haut. Elle met des mots, sur ces non-dits, sur ce palpitant qui ne parvient plus à se taire. Le cœur au bord des lèvres. Ça brûle dans ses veines. Ça hurle dans sa poitrine. La tentation à l’état brut. Celle qui vous prend aux tripes, qui vous fait tourner la tête. Ils officialisent cette relation qui semble si électrique. Pourtant, elle ne durera pas. Quelques mois à peine, quatre pour être exact avant que Joyce ne rompe. Malgré les sentiments. Elle le sait, elle est seule dans cette relation. Alors elle préfère arrêter avant de finir par trop s’attacher. Par atteindre ce point de non-retour, celui qui vous empêche de voir la réalité. Ça fait mal au début, les premiers jours, premières semaines et puis la douleur finit par s’estomper, par s’effacer.

Et si le jour n'vient pas, dans la nuit des perdus, raconte-moi, qu'on puisse crier tout bas.

Six semaines, c’est le temps qu’il a fallu pour que la route de Joyce croise à nouveau celle de Devon. Elle s’est pointée, un test de grossesse positif à la main. Enceinte. Choc brutal pour la blonde. D’un commun accord, Devon a accepté de l’aider. D’avoir cet enfant et de l’élever à deux. Neuf mois d’une grossesse un peu complexe avec un florilège de sentiments. Elle passe de la joie à la tristesse en un claquement de doigts. Puis, Elena finit par arriver, par pointer le bout de son nez. À ce moment-là, c’est le monde entier de Joyce qui a basculé. Explosion d’amour pour cet être si fragile, elle a même pleuré en l’ayant dans ses bras. En une fraction de seconde, Joyce est devenue maman, le plus beau cadeau. Elle est totalement dévouée à sa fille depuis sa naissance, elle l’a fait passer avant tout chose. Devon est là aussi, près de sa fille. Il squatte durant quatre ans la chambre d’ami pour participer à cette co-parentalité. Il faut avouer que Joyce est soulagée de le savoir à ses côtés. Même si parfois, c’est un peu compliqué à gérer. Parce que Devon a une place particulière dans le cœur de la blonde et qu’il sera toujours une part d’elle. Une sorte d’âme-sœur spirituel.

Tryna write myself a sermon. You just tryna get a word and life is not fair.

Joyce, elle ne se laisse pas abattre. Rien ne la touche, rien ne l’atteint. Et quand c'est le cas, elle trouve une échappatoire, dans l’écriture. Les mots roulent sous ses doigts, les phrases s’enchaînent les unes après les autres. Ratures. Pages froissées parfois jetées. Mais elle s’en fiche, elle recommence, encore et encore, pour écrire de plus belles histoires. Amour. Drame. Tragédie. Joyce fait dans la mélancolie. Dans ces relations au goût d’inachevés. Celles dont on ne parvient pas à renoncer. Parce qu’inconsciemment, c’est sa vie sentimentale qu’elle couche sur le papier. Ce goût amer dans la bouche, cette impression d’une chose jamais vraiment commencée. Jamais vraiment terminée. Elle est bancale Joyce parfois. Elle aime à l’envers. De travers. Et pourtant, à chaque fois qu’elle tombe amoureuse, elle a des étoiles dans les yeux. Une folie dans le coin de la tête. Une cocotte-minute sous pression, une bombe à retardement. Joyce, elle est un feu d'artifice : bruyante, éblouissante, renversante.