Oups, je pensais que tu savais que j'étais bisexuel [PV Julian Wilson]

Il faudra m'expliquer ce que j'ai fais pour être torturé chaque jour où je dois aller au boulot. J'aime mon boulot, j'ai toujours voulu me rendre utile et sauver des vies au péril de la mienne mais là, depuis 3 mois, c'est une torture quotidienne. Depuis qu'il est là, c'est invivable. Il ? Je parle de Julian Wilson, un nouveau pompier à qui j'ai dû faire visiter la caserne et intégrer dans mon équipe, alors ça c'est super bien passé, il s'est super bien intégré dans mon équipe et c'est un excellent co-équipier mais... il est beaucoup trop sexy pour mon bien-être mental et ça me ronge de l'intérieur de le côtoyer sans pouvoir rien tenter. J'ai succombé dès notre première rencontre, en même temps, il faut me comprendre, des yeux magnifiques, des lèvres tentatrices et sans parler de son corps que j'ai pu découvrir lors de cette séance photos pour le calendrier imaginée par nos supérieurs, c'est un miracle qu'il ne m'ait pas cramé en train de baver ou de le reluquer ou alors si il l'a vu, il a eu la gentillesse de ne pas m'en parler, m'évitant une discussion très gênante.

Je profitais, avec mes collègues et Julian évidemment d'un moment d'accalmie dans la journée, en profitant pour grignoter, c'était rare des moments calmes comme ça, alors j'en profitais souvent pour manger, ma mère se plaignant à chaque repas familial que j'étais trop maigre et que je ne mangeais pas assez. Il est vrai que je devais parfois sauter un repas pour partir en intervention. Alors que je grignotais, comme pas mal de mes collèges, on discutaient du week-end qui approchait, parlant du programme :

- J'ai rien de spécial de prévu, je vais sans doute aller faire un jogging dans le parc près de chez moi et profiter du dimanche pour faire une grasse matinée bien méritée, j'ai enchaîné les gardes, j'en peux plus. Je vais aussi essayer d'avancer sur le dernier Resident Evil, j'ai pu y jouer qu'une heure depuis que je l'ai, j'ai pratiquement pas avancé.

Ce qui était nul, ce remake avait tellement de bonnes critiques, déjà que l'original était un super jeu, que je voulais absolument le faire. J'écoutais d'une oreille les autres programmes jusqu'à ce qu'un nous raconte qu'il avait rencard avec une fille canon d'après ses dires :

- D'ailleurs Mason, elle a un frère, je peux peut-être me renseigner pour savoir si il est intéressé par les mecs et te passer son numéro.

Je souris, il pouvait pas s'en empêcher, il essayait de me caser avec tout les mecs qu'il pouvait croiser sans se soucier de mes critères physiques ou morales, ce qui faisait beaucoup rire nos collègues d'ailleurs :

- Merci mais j'ai pas besoin de ton aide pour me trouver quelqu'un... et puis arrêtes de vouloir me caser avec le premier mec que tu croises. Tu cherches même pas à savoir ce que je recherche chez un mec et ne me dis pas que tu le sais car c'est pas la même chose que pour les filles.

Bien sûr que nous avions déjà parlé de filles, ce qui avait le don d'exaspérer nos collègues féminines qui préféraient s'éloigner lorsqu'on en parlé. Donc oui, tout le monde savait le style de filles de l'autre mais j'avais jamais évoqué mon style de mec même si je ne cachais pas ma bisexualité, tout le monde savait, tout le monde sauf... Julian. Mince, c'est vrai qu'il savait pas, enfin il n'avait jamais eu l'occasion de l'apprendre et j'avais jamais eu l'occasion de lui confier. Bon, ben maintenant il le sait, ça ne peut quand même pas le gêner non ? Ça va rien changer entre nous, j'espère que non, son amitié, bien que j'aimerais plus qu'une simple amitié, m'est trop précieuse :

- Ben, je sais pas, du moment qu'il a un cul de malade, ça doit te convenir.

Je levais les yeux au ciel et préférais rien répondre, ma réaction valant toutes les réponses du monde, parce que non, le cul de malade n'est pas un critère, c'est un bonus rien de plus. Remarquant le silence de Julian, je me tournais vers lui :

- Et toi Julian ? Tu as quoi de prévu ce week-end ?

Il avait peut-être rien de spécial et c'est pour ça qu'il n'avait pas parlé. Après tout, on a pas tous des week-ends de malade, moi-même j'avais rarement des week-ends palpitants et si le dimanche je n'allais plus aux dîners de famille, au risque de croiser Maia et Martin en pleine embrassade, je préférais récupérer des heures de sommeil que décuver de la soirée du samedi soir.

Je n'avais vraiment pas besoin d'aide pour me trouver quelqu'un, les rendez-vous arrangés, c'est jamais une bonne idée de toute façon, la seule fois où j'ai accepté de rencontrer une fille, je me suis retrouvé en face d'une fille qui cherchait clairement à coucher avec un mec pour tomber enceinte sauf que devenir père, à l'époque j'avais que 22 ans, c'était pas dans mes projets et quand j'ai accepté pour rencontrer un mec, il cherchait juste à tester avec un mec sauf que je ne suis pas un rat de laboratoire. Du coup, j'ai arrêté les rendez-vous arrangés et puis, j'ai déjà quelqu'un dans le viseur, Julian sauf qu'il ne le sait pas et je ne vois pas comment amorcer le sujet avec lui, au fond, je ne connais que peu de choses de lui malgré que je passe pratiquement toute ma vie à la caserne avec lui. Le coup de foudre a était autant physique qu'amical pour moi et même si rester à ses côtés sans pouvoir l'embrasser est une torture quotidienne, je peux au moins le regarder à longueur de journée et c'est un régal pour les yeux.

Il était d'ailleurs à l'aise avec tout le monde donc je n'ai pas trop compris pourquoi il a fuit quand je lui ai demandé ce qu'il avait prévu. Il a rien prévu et il n'ose pas nous le dire ? Il y a aucun mal à rester au lit tout le week-end, on a le droit, c'est fait pour ça les week-ends où on ne bougent pas. Je vais faire un footing car j'ai l'habitude et que ça me permet de me vider la tête mais je sais très bien que certains vont juste traîner chez eux et rien foutre de la journée, on ne le jugera pas si il fait ça. J'allais me lever pour aller lui demande si ça allait. Il était allé au toilettes, il était peut-être souffrant mais à l'instant où je me levais, l'alarme retentit. On laissa tout sur la table, sandwichs entamés ou salades toutes prêtes à moitié vides, mais à moitié pleines aussi et on fila vers le garage pour monter dans nos camions. Je me retrouvais à côté de Julian qui semblait aller mieux :

- Tu vas mieux Julian ? Tu as blêmi après ma question. Tu es malade ?

Si oui, il aurait mieux fait de rester chez lui et de prendre soin de sa santé, si il n'est pas au mieux de sa forme, inutile de venir. Je sais bien que notre métier est une vocation mais venir alors qu'on est pas bien, c'est dangereux pour soi et pour les autres, lors d'une incendie, la moindre erreur peut être fatale. Heureusement, là, c'était pas un incendie, enfin si mais une équipe était arrivé avant nous et on devaient juste s'occuper des blessés. Je m'approchais d'une jeune femme qui n'arrêtait pas de tousser et semblait avoir du mal à respirer convenablement, elle était clairement intoxiquée suite à la fumée, je pris une bouteille d'oxygène et la posais à côté d'elle :

- Mademoiselle ? Ne vous inquiétez pas, je suis pompier. Gardez ce masque et respirez doucement.

Je posais le masque sur son nez et sa bouche et la laissez respirez plusieurs fois pour être sûr qu'elle reprenait doucement sa respiration :

- Avez-vous mal autre part qu'aux poumons ou à la gorge ?

Elle me fit non de la tête, bon alors ça va, elle s'en remettra. Les sensations de brûlures à la gorge et aux poumons étaient classiques lors d'un incendie. Un de mes collègues s'approcha de moi et me dit qu'il allait s'occuper d'elle, je me relevais et vis Julian aux prises avec un père qui visiblement trouvait que Julian ne prenait pas soin assez vite de son fils qui pleurait à chaudes larmes. Je m'approchais d'eux et je voyais mal comment Julian pouvait s'occuper et calmer le petit alors que son père hurlait et empêchait Julian de toucher son fils en tenant ses bras :

- Monsieur, calmez-vous et lâcher mon collègue pour qu'il soigne votre fils qui souffre à l'heure actuelle. Nous sommes là pour les blessés et là, vous empêchez mon collègue de faire son boulot.

Heureusement, il sembla enfin comprendre et relâcha Julian qui s'occupa de son fils pendant que je tentais de calmer l'inquiétude de son père, lui assurant que la légère brûlure à la main de son fils n'allait pas le tuer et qu'il n'en garderait aucune séquelle. Gérer l'inquiétude d'un patient n'était jamais simple mais gérer celle d'un proche c'était encore pire. C'est comme lors d'un accouchement, s'occuper de la future maman requiert l'attention de tout le monde alors si dans la salle, il y a un papa qui commence à s'évanouir, il vaut mieux qu'il sorte de la salle pour que les médecins ne s'occupent que de la maman et du bébé. Bon, il n'y avait pas de blessés graves et on pu retourner à la caserne pour finir notre garde. Je retins Julian en attrapant doucement son poignet pour lui parler en privé avant de retourner dans la salle de repos :

- Julian. J'ai bien vu que ma question t'a dérangé et que tu étais pas du tout malade. Si tu ne veux pas nous dire ce que tu comptes faire, et c'est ton droit, tu peux simplement dire que tu ne veux pas en parler. On ne te forcera pas à parler, tu as le droit d'avoir tes secrets.

Je lui souris pour lui faire comprendre qu'on avaient tous nos secrets et qu'on ne le forcera pas à nous dire ce qu'il nous cachait. Personne savait que j'étais en colère contre Maia, tout le monde connaissait ma sœur qui venait me voir de temps en temps et tout le monde savait qu'il ne fallait pas l'approcher sous peine de subir ma colère, tout le monde savait aussi que je l'aimais énormément et  que je ne lui en voulais jamais très longtemps. Mais là, la peur de la perdre m'avait fait disjoncter et je ne me voyais pas expliquer à tout mes collègues que j'étais loin de décolérer alors qu'elle s'était juste trouver un petit-ami, petit-ami qui se trouve être mon meilleur ami et que c'est ce qui me rendait furieux mais c'était une histoire entre moi et ces deux-là. Bien sûr, je pourrais en parler mais je ne voyais pas l'intérêt de parler de ça à tout le monde.