sorrey, what did I just learn? not ready to be uncle

• @danny wilcox
Il fait défiler les annonces sans grand enthousiasme, un oeil sur son téléphone au cas où une notification viendrait le prévenir d’une alerte quelconque — ou bien que Art ne se sente pas bien et ait besoin qu’il vienne la récupérer à son boulot, que Leven ou Jill ou Joyce ou Es ait quelque chose à prévoir, il ne sait pas bien quoi mais il guette, Corey, trop peu concentré pour sa recherche de boulot. D’autant plus qu’il garde en tête la proposition du père adoptif de Liv, si attractive et de laquelle il n’a pas encore parler à sa compagne, Corey, parce qu’il ne veut pas envisager juste la première opportunité (même s’il n’a pas tellement le temps de faire la fine bouche, n’est-ce pas). Il se frotte la nuque et retourne sur l’écran de l’ordinateur, à espérer que le graal apparaisse finalement sans savoir ce qu’il espère ou voudrait — il a fini par se faire à l’idée que le boulot d’enquêteur, que ce soit dans le cadre des forces de l’ordre comme en-dehors n’est pas fait pour lui. Les mots d’Aubrey sur son amour pour les animaux sont encore présents, eux aussi, comme une possibilité sans qu’il ne puisse en faire quoique ce soit à l’instant présent. Pas d’argent pour ouvrir son propre refuge et il sait que les emplois dans ceux déjà ouverts sont bien mal rémunérés et ne pourraient convenir à l’arrivée d’un enfant. Il inspire, jette un oeil à Whit roulé en boule dans un coin du canapé et Peaches, lovée tout contre le chat, à lui lécher les oreilles de sa grosse langue et il glousse, Corey, parce que le chat lui jette un regard qui en dit long sur le fait qu’il préférerait que Peaches distribue ses léchouilles à quelqu’un d’autre. Il n’intervient pourtant pas, laissant les animaux se gérer entre eux. Les minutes défilent sans qu’aucune annonce ne retienne son attention et il se redresse, se lève pour se faire un café quand la sonnette se fait entendre et il fronce les sourcils, parce qu’il n’attend personne et que le facteur est déjà passé et qu’ils n’attendent aucun colis.
La porte s’ouvre sur son petit frère et son froncement de sourcils se fait plus prononcé, à Corey. « Salut, on… On avait prévu de se voir ? » Il regarde l’heure comme si la réponse se trouvait à son poignet, comme si sa montre banale pouvait lui rappeler un goûter prévu entre frangins mais il n’y a rien d’écrit et il tord la bouche, indique à Danny de faire comme chez lui avant de se souvenir de l’ordinateur ouvert sur sa page internet et il s’y dirige, referme l’écran d’un geste anodin avant de le ralentir à la question de Danny et il ricane, Corey. Gêné.
Fallait bien que ça arrive.
Que l’un des membres Wilcox ne découvre la boulette de Mémé et ne demande des comptes.
« Hey, écoute, avant de m’en vouloir, il y a une raison pour laquelle on ne l’avait pas dit. Le premier trimestre n’est pas encore terminé et on voulait attendre que ce soit le cas pour l’annoncer. Tu sais, pour éviter… Les fausses joies. » Même s’il n’avait pas su tenir sa langue, Corey, et que sa famille n’a pas été ceux vers qui il s’est confié — sans doute, justement, parce que la famille, ça a une autre saveur, un côté beaucoup plus concret, plus réel et qu’ils auraient été bien plus affectés par une fausse-couche que ses potes. « Ce sont pas des conneries. Art est enceinte. » Et il se retient, Corey, de laisser l’immense sourire un peu idiot étirer ses lèvres — il ne lutte pas bien longtemps, toutefois et son visage s’éclaire tout à coup, de la joie qu’il ressent à cette simple idée. Devenir papa. Même si ce n’était pas prévu, même s’il est paniqué à l’idée de ne pas assurer, même s’il sait que la situation est loin d’être idéale, même s’il manque de l’argent, s’il sait qu’il va faire des conneries, que Art va devoir repasser derrière pour lui pour que l’enfant ne soit pas totalement traumatisé ou défectueux sur le long terme — malgré tout ça, il est simplement heureux de voir l’un de ses rêves de gosse se réaliser, de savoir qu’ils débutent leur propre famille. « Désolé que tu l’aies appris comme ça, j’aurai préféré vous l’annoncer tous ensemble lors d’un repas, avec Art de faire un truc vachement plus chouette et pompeux et totalement cliché mais fun. » Un truc qui aurait marqué le coup, qui aurait juste rendu tout le monde heureux et ça aurait été une occasion de célébrer — parce qu’il n’y a pas eu tant de repas de famille que ça, finalement, qui ait conjugué Art et les Wilcox. Ça aurait été l’occasion. « Tu m’en veux beaucoup ? » Qu’il s’enquiert tout de même, avec une petite grimace.