esras // repaint my mind blood orange

Son identité a toujours été plurale, et sa mère l'a partiellement aidé à naviguer cette expérience qu'elle a connue, mais il manquait une pièce du puzzle, ou plusieurs, dans l'absence de certitude quant à ses origines, le sentiment profond de n'être à sa place nulle part, de n'appartenir à aucun groupe, électron libre livré à lui-même, pas assez ceci, trop cela. Il a fallu qu'il crée sa propre case, et les efforts d'intégration se sont souvent montrés plus conséquents que la récompense. Il est cependant parvenu à se faire une place en entrant dans l'adolescence, et le reste n'a plus semblé très important aux yeux de la majorité. | Longtemps convaincu que les seules clés nécessaires au succès étaient la persévérance et la confiance, la formule lui a généralement bien réussi, dans ses études, dans ses relations, dans la plupart de ses choix. Aujourd'hui qu'il se trouve dans une impasse, il peine à l'admettre, ou même vraiment à saisir le concept, trop habitué à s'en sortir d'une manière ou d'une autre, et à croire que ce serait toujours le cas. Les choses tournent toujours bien, au bout du compte, non ? Il n'en est pas encore au stade de s'inquiéter, heureux pour l'heure de toucher un peu à tout. Pourtant, les années avancent, la pression sociale se fait ressentir, et il lui arrive de se demander qu'est-ce que je fais. | Il a étudié les sciences humaines et environnementales, et obtenu son master de la Crown Family School of Social Work, Policy, and Practice. Mais, après avoir travaillé quelques années dans les domaines associatifs, il a choisi de tout plaquer, faire une pause, se recentrer. Quand ses économies se sont doucement mises à disparaître, ne plus suffire, il a dû reprendre la vie active et, finalement, quitter son appartement pour s'installer dans une auberge. Son début de projet artistique vit depuis le garage de l'un de ses potes, qu'il squatte bien plus que la décence ne le voudrait, et il ne fait que des boulots qu'il peut gérer à distance ou qui ne lui demandent que quelques heures loin de ses pinceaux. | Il a participé à quelques projets mêlant art et activisme et c'est ça, qu'il veut faire, des affiches percutantes, des peintures instructives, pas que des bouts de toiles jolis à regarder, mais il ne sait que sauter d'un projet à l'autre sans jamais se poser pour planifier l'avenir. | Il a une soeur, sa cadette de trop d'années, ils ont toujours semblé vivre dans des espaces-temps différents et c'est un lien qui lui manque. Il n'a pas été suffisamment présent pour elle lors du divorce de leurs parents, lui qui ne vivait quasiment déjà plus à la maison et qui pourtant l'a mal accepté. Les repas de famille sont encore tendus, les parents font bonne figure mais malgré le secret, Esras sait que la séparation est due à l'infidélité. Il n'a pas posé de questions, qui, pourquoi, depuis quand, trop effrayé par les réponses. Peut-être un peu trop égoïste que pour accepter que le mirage soit complètement dissipé devant ses yeux. | il est la dernière addition à son groupe d'amis, un peu plus âgés que lui, avec lesquels tout n'a pas toujours été tout rose mais, Esras, il est aussi indulgent qu'il est fier et, surtout, il ne remplacerait la bande pour rien au monde. il sait qu'il peut être lui-même avec eux (pas qu'il ne le soit pas déjà pleinement au quotidien) et il faut avouer que les sentiments qu'il avait au début pour Jillian n'ont fait qu'ajouter à son envie de faire ami-ami avec les autres.

Il joue de la guitare, idée parentale, mais qui lui a finalement beaucoup apporté, autant en confiance qu'en interactions sociales. il se débrouille avec un ukulele ou un banjo, mais revient toujours à la guitare acoustique. amateur de photographie argentique. très branché bijoux, il s'est fait percer les oreilles à l'adolescence et porte la plupart du temps un collier ou une bague. possédait un abonnement à la salle de sport qu'il lui a fallu résilier faute de moyens, depuis on le voit plutôt courir, de temps en temps avec un chien qu'il promène pour gagner de l'argent, ou fréquenter les terrains d'entraînements en plein air.  parle français et espagnol. s'endort systématiquement en avion.  a été sauveteur à la piscine pendant des années en tant que job d'été. le plus amusant étant qu'il n'aime pas forcément ça, les piscines.  incapable de bricoler sans se blesser, il a toujours bien un pouce abîmé par un marteau ou un léger coup de jus quand il s'attaque à l'électricité (soi disant, c'est une question d'équipement, qu'il ne prend pas la peine de porter). pareil pour le jardinage, il ne porte pas de gants et se démolit les mains mais n'apprend jamais de ses erreurs. végétalien, il a été un peu forcé d'apprendre à cuisiner un minimum pour lui-même.  n'a pas le sens de l'orientation. il s'est familiarisé aux technologies partiellement par lui-même, mais surtout en demandant à participer à des stages quand il était plus jeune. il aurait pu se spécialiser mais, à nouveau, Es, il n'aime pas faire de ses passions un gagne-pain.  prenant exemple sur le regretté Sir Christopher Lee, il lit The Hobbit une fois par an. a toujours quelques fleurs fraîches dans un vase sur son bureau. écoute Joji en boucle. très engagé dans les luttes sociales. griffonne un peu de poésie.