Julian - il faut que quelqu'un m'aide, je n'ai qu'une seule vie...

(tw: violence + homophobie)

Je m'appelle Julian Abraham Wilson. Je suis né le 13 aout 1985 à Portland dans l'Oregon. Je suis le fils de Paul et Jenny. J'ai une grande sœur qui s'appelle Dyan ainsi qu'une petite sœur, Meghan et un petit frère Ryan. Je suis né dans une famille très catholique pratiquante. Je n'ai jamais trop compris mais bon j'ai toujours suivi.
Mon père a toujours été très sévère avec nous tous. Il a des principes très stricts et il ne veut pas s'en éloigner. Il était aussi très dur avec nous, n'hésitant pas à lever la main sur nous si on n'allait pas dans son sens. Ma mère, je pense, même si elle ne l'a jamais dis, avait en quelque sorte peur de lui et n'a jamais trouvé de solution pour s'en libérer.
De cette époque et de ses excès de colère, je garde quelques cicatrices sur mon corps, je ne voulais pas que mes sœurs, ma mère ou même mon petit frère se prennent des coups, alors je me dénonçais assez souvent même si je n'avais rien fais et c'est moi qui encaissait les coups, ce qui avait le don de mettre mon père encore plus en rogne.
Mais à côté de ça, j'ai toujours été extrêmement proche de ma mère ainsi que de mes frères et sœurs, la vie fait que même si on s'est promis quand j'avais 12 ans de toujours garder le lien, elle en a quelque peu décidé autrement.
A l'école, j'ai toujours été un élève moyen, au grand désespoir de mon père qui a toujours cru que je finirai major de ma promo et que je pourrais partir dans des études de médecine, mais pour moi c'était vraiment pas du tout ce qui me passionnait. J'ai toujours été assez sportif et honnêtement enfant, je me voyais bien rejoindre une grande équipe de basket ou de football américain. Mais finalement, après une blessure au genou qui a réduit à néant tout mes rêves de gloire et de carrière de haut niveau, je rejoins l'académie des pompiers de Portland. J'y avais déjà travaillé en tant que pompier bénévole, mais là je me professionnalise, je me rend utile pour les autres, et ça ça me plait, vraiment. J'ai trouvé ma voie et ma vocation.
Côté cœur, je crois que je me mens depuis longtemps, ou plutôt, je refuse de voir la criante vérité depuis un évènement traumatisant et assez tragique qui m'est arrivé quand j'étais ado. J'avais à l'époque presque 15 ans. Mon père était censé être en voyage d'affaires et dans ces moments à la maison l'ambiance était bien plus cool. Tellement cool, que ma sœur Dyan a ramené sa petite amie à la maison. Entre frères et sœurs on savait qu'elle était en couple avec une fille, mais on s'était tous promis de ne rien dire. Sauf que notre père est revenu plus tôt de son voyage suite à un avis de tempête qui risquait de le laisser cloué à Los Angeles pour plusieurs jours. Il a surpris Dyan en train d'embrasser sa copine ce qui ne faisait aucun doute sur le fait que ce n'était pas qu'une amie de passage. S'en est suivi l'éclat de voix le plus retentissant et horrible de la maison. Il a fini par chasser et bannir ma sœur de la maison et de sa vie, il nous a interdit de rentrer en contact avec elle de quelle que manière que ce soit. C'est comme ça que j'ai compris qu'il était homophobe, et moi à cette époque, l'époque de l'adolescence où on se cherche, je me sentais autant attiré par les garçons que par les filles. Mais je ne l'ai jamais dis et j'ai toujours ramené que des copines à la maison, il m'était impensable de me faire chasser à mon tour et de perdre tout contact avec ma mère.
J'ai vécu des histoires belles avec des filles, il y en a même une qui m'a apporté, un fils, Marcus, qui a désormais 5 ans et dont j'ai la garde exclusive.
Le temps est passé et j'aurai pu me dire je suis adulte je suis vieux et je fais ce que je veux de ma vie, mais entre mon boulot de pompier où j'ai bien peur que ce ne soit pas très bien vu un pompier gay ou même bi, et mon père qui pourrait me renier si je le lui disais, j'ai continué comme ça.
Mais ma vie a pris un tournant qui pourrait bien rebattre les cartes. En effet, il y a 1 an on a diagnostiqué un cancer à ma maman, elle s'est battue comme une lionne, mais il a été foudroyant comme rarement on en a vu, et voila maintenant 7 mois qu'elle est partie. J'avoue que j'ai encore du mal à m'y faire. Mais voila elle n'est plus là, et c'est elle qui me retenait à Portland, j'y ai des bons et des mauvais souvenirs, mais j'ai eu besoin de partir de changer d'air. C'est comme ça qu'il y a 6 mois j'ai pris la décision de radicalement tout changer. Ma sœur Meghan qui s'est installé à Chicago depuis quelques années maintenant a fait un peu de forcing pour qu'on se rapproche un peu plus elle et moi, et j'ai fini par accepter. Je loge chez elle pour le moment. Ca fait 3 mois que je suis arrivé, je me suis trouvé un poste à la caserne ici à Chicago et j'avoue avoir eu un petit coup de cœur pour mon collègue Mason. J'ai été intégré à son équipe et c'est lui qui m'a aidé à m'intégrer et qui m'a fait visiter. Dans les premiers temps, je me suis dis que c'était normal, qu'il faisait ça avec tous les nouveaux. Puis finalement ça a bien matché entre nous et c'est devenu un bon pote. Mais plus le temps passe et plus je ressens d'autres choses pour lui. Mais bon, vu que je ne parle pas de moi, par exemple, personne ne sait encore à la caserne pour Marcus, je ne m'attend pas non plus à ce qu'il s'ouvre à moi. Puis je n'ai aucune idée ou info à son sujet, donc je me dis que déjà si c'est un bon pote, c'est cool.
Mais ma soeur Meghan me connait beaucoup trop bien et même si j'ai jamais dis très clairement que j'avais un petit crush pour Mason, elle l'a compris, et on en a parlé quelque peu parlé à coeur ouvert. J'en avais besoin, je crois. Bien sûr qu'elle me comprend mais qu'elle tente aussi de me motiver à lui en parler. Mais je ne sais pas, chaque fois que je me dis que je devrais tenter quelque chose, j'ai toujours l'image de mon père qui revient au triple galop. Alors je continue de me mentir, je sors avec des filles, mais clairement ça ne marche pas, mais je ne sais pas quoi faire pour que ces histoires marchent, ou plutôt je sais mais je refuse de voir que ça pourrait être une possibilité.