erlinn & jonas/ upside down

@Eliott Reagan &  @Åke Erling

La soirée devait être chill et ne rien impliquer de dangereux ou d’illégal. En mettant les pieds chez Åke, Jonas s’était en tout cas promis de rester sage. Une promesse qu’il n’a pas su tenir, incapable de résister à un peu de weed. Un joint ne pouvait pas leur faire de mal, c’est ce qu’ils se sont dits. Leur plan d’origine n’était pas de se mettre la tête à l’envers pour autant, juste de pouvoir discuter dans une ambiance tranquille. Jonas et Åke avaient du temps à rattraper. S’ils avaient l’habitude de se voir régulièrement, ils ont perdu cette habitude au moment où Grace et Eliott sont entrés dans leur vie. Leurs priorités ont changé, mais ce qu’il aime avec Åke, c’est qu’il n’y a pas le moindre reproche. Lui et Jonas sont juste heureux de se revoir, de pouvoir passer du temps ensemble, et se raconter leurs vies comme ils ont toujours eu l’habitude de le faire.
L’idée qu’ils se faisaient d’une soirée chill change au moment où Jonas accepte le deuxième joint. Il sait pourtant qu’il va regretter son manque de responsabilité quand il devra se rendre au studio le lendemain pour une nouvelle journée d’entraînement et de répétition. Il le sait, mais ça ne l’empêche pas d’accepter la proposition d'Åke. Jonas accueille les effets de la drogue avec plaisir : ses muscles se décontractent et son cerveau se met sur pause. Entre deux taffes, Jonas envisage d’envoyer un message à Grace. Si sa mémoire est bonne, il avait promis de retrouver sa petite-amie en fin de soirée. Etant donné la tournure des événements, il croit plutôt qu’il va crasher sur le canapé d’Åke pour la nuit. Le message qu’il envoie n’est pas clair en raison des lettres qui se mélangent et du correcteur automatique qui interprète ses fautes comme bon lui semble. Il ose espérer que ce soit cependant suffisant pour que Grace comprenne l’essentiel.
Jonas a juste le temps de remettre son téléphone dans la poche de son jean qu’il est brusquement tiré par le bras. « Wooooh, » qu’il fait en retirant le joint d’entre ses lèvres. Pour une raison qui lui échappe, Åke décide qu’il est l’heure de rendre visite à Eliott. « Oui, bonne idée. » Jonas se dit soudain qu’il serait drôle, Eliott, sous l’emprise d’un joint. Le sourire aux lèvres, il se laisse entraîner par le suédois sans opposer la moindre résistance. Le trajet en métro s’apparente à une grande aventures pour les deux nordiques. Ils s’émerveillent pour à peu très tout et n’importe quoi, presque déçus de devoir descendre à l’arrêt le plus proche de l’auberge où vit Eliott. Passer par la porte d’entrée principale serait encore l’option la plus logique, mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Åke commence à escalader le mur et, à nouveau, Jonas le suit. C’est ce qu’il fait toujours depuis qu’il est haut comme trois pommes. Ce n’est certainement pas aujourd’hui qu’il va commencer à douter de la fiabilité des plans d'Åke.
La chambre d’Eliott est partiellement plongée dans le noir, légèrement éclairée par la lumière d’un lampadaire extérieur qui filtre à travers la fenêtre. Jonas voit une forme obscure bouger à quelques mètres de lui et d’Åke. Il devine sans trop de mal qu’il s’agit d’Eliott. Eliott, qui parle toujours beaucoup et qui, même endormi, a beaucoup à dire. Jonas pouffe de rire. « On prend la carte bancaire ? » Qu’il demande à Åke sur un ton qui se veut discret (et qui ne l’est pas du tout) en lui donnant un petit coup de coude dans les côtes. Jonas sourit bêtement alors qu’Eliott sort de son sommeil pour se rapprocher d’Åke. Enfin, il capte qu’ils ne sont pas des criminels.
Le norvégien arque un sourcil, son sourire se transforme en un rictus moqueur. « Armé comment ? Avec une brosse à dents ? » On est loin de la perche à micro, mais Jonas ne croit pas qu’Eliott ait en sa possession un objet plus dangereux que ça. « C’est Åke le cerveau de l’opération, » déclare Jonas en levant les mains en l’air. Il se dédouane de toute responsabilité et recule même d’un pas. S’ils étaient vraiment des criminels, Jonas serait le pire des complices. Pas loyal du tout. Accessoirement, il se demande lui aussi pourquoi ils ne sont pas passés par la fenêtre. Il compte sur le suédois pour donner une explication logique. La seconde suivante, Eliott est à terre. Jonas est déçu de ne pas avoir pu contempler la chute - ce n’est pas ce qui l'empêche de glousser en entendant le bruit sourd que la chute provoque. Il se décale sur le côté et tend le bras pour chercher l’interrupteur à tâtons. Interrupteur qu’il trouve et sur lequel il appuie pour allumer la lumière.

@eliott reagan - @jonas valtersen

Oui, Åke a fait une promesse qu'il n'a pas vraiment tenue, mais on ne peut pas lui en vouloir, ils sont deux dans cette histoire. Il était très calme avant l'arrivée de Jonas, occupé à prendre des nouvelles de son mari après sa journée de travail, avant de lui souhaiter une bonne nuit parce que sa soirée (chill et innocente) allait bientôt démarrer, et qu'il avait conscience que ses journées s'avèrent plus épuisantes que prévu. Mais oui, il avait un peu de weed sous la main, histoire de bien accueillir son ami, surtout après tout ce temps, rien de bien méchant. C'était le plan, très honnêtement, même lui n'avait pas prévu d'en fumer deux, mais le premier joint était une si bonne expérience, et puis la soirée avance, et, même si tout n'est pas toujours très articulé ou que le cheminement des pensées se perd régulièrement, ils s'amusent. Ils parlent de tout, comme d'habitude, les frères réunis et les langues se déliant, le début d'une histoire interrompu par la fin d'une autre et la soirée qui passe toute seule.
Et puis, Åke, il réalise qu'il manque quelqu'un. Il oublie qu'Eliott dort très probablement, et l'urgence de le rejoindre le fait se lever sans prévenir, entraînant Jonas par le bras. Et, puisque l'idée semble plaire, il ne leur en faut pas plus pour décider de sortir et rejoindre le métro le plus proche, direction le Picasso Inn. Tout est plus électrisant de nuit, avec les effets dans le sang aussi, et ils en manquent pratiquement leur arrêt, se glissant in extrémis entre les portes juste avant leur fermeture. Sur le quai, il prend d'abord la mauvaise direction, Erling, mais avec énormément d'aplomb, et puis il attrape à nouveau l'avant-bras de son cadet pour un virage à 90 degrés, sans interrompre la conversation qu'ils tiennent plus ou moins depuis qu'ils ont quitté son appartement. L'évidence est pour eux, ou en tout cas pour lui, de monter par la fenêtre, c'est après tout plus direct, et ils ne dérangeront personne d'autre: logique, pratiquement génial. Et puis, c'est beaucoup plus fun, ce n'est pas Jonas qui dira le contraire. Ils se glissent à l'intérieur avec une discrétion toute relative, le premier arrivant la tête la première sur le parquet et ses chuuut prononcés sur un ton beaucoup trop haut ayant l'effet tout à fait inverse.
Attendri par la forme ensommeillée qu'il distingue à la lumière de la lune, filtrant à travers la fenêtre qui leur a servi de porte, il reste quelques instants planté au pied du lit, avant de brusquement tirer sur la couette avec la profonde conviction qu'il s'agit de la façon la plus douce de réveiller son mari. Il y a un peu de mouvement, et puis un flot de paroles qui ressemble bien à Eliott, et lui n'a qu'un sourire idiot sur les lèvres. « On prend la carte bancaire ? », demande Jonas, et le Suédois lui rend son coup de coude avec un air réprobateur: « Chuuuuut », qu'il souffle lui aussi bien trop fort, alors qu'Eliott est déjà réveillé. Ce dernier se déplace légèrement et les rejoint, les ayant vraisemblablement reconnus, et il ne vient toujours pas à l'esprit d'Åke de s'excuser de lui avoir fait peur. Qui d'autre que lui passerait par sa fenêtre ? L'information ne fait pas vraiment le trajet jusqu'à son cerveau. Les questions s'enchaînent et il semble qu'il lui revienne d'y répondre, sauf qu'il ne se souvient que de la dernière alors il s'exclame: « Baaaah, on pouvait pas passer par la cheminée. On est pas Papa Noel... Ou des Yu-, Yul-, Yu-, Jultomten. » Il est sans doute le seul à avoir la référence mais cela le fait beaucoup rire, et il pointe même son acolyte du doigt: « Même si Jonas en a la tête. » Il s'esclaffe avant de réaliser que ce n'est pas le cas des autres, alors il fronce les sourcils pour s'adresser au Norvégien: « Vous avez pas des Tomtar chez vous ? C'est des gnomes », qu'il explique, comme une évidence. Pendant ce temps, Jonas allume la lumière et, alors qu'il ne faisait pas attention à quoi que ce soit d'autre que ses comparaisons très amusantes, il découvre Eliott affalé par terre. « Fais attention älskling ! » Il avance à moitié à quatre pattes pour le rejoindre, et s'assied à côté, faisant signe à son ami de les rejoindre au sol. « T'as bien dormi ? »

@Eliott Reagan-Erling & @Åke Reagan-Erling

L’explication logique de pourquoi ils ne sont pas passés par la porte comme toute personne normale revient à Åke. Jonas, lui, il n’a fait que suivre le mouvement et ça ne l’a pas dérangé plus que ça d’escalader la façade de l’auberge pour passer par la fenêtre. D’après Åke, la raison pour laquelle ils sont passés par la fenêtre est plutôt simple : ils n’ont pas les capacités du Père-Noël et ne pouvaient donc pas passer par la cheminée. Ils ne sont pas non plus des Jultomten. Jonas tourne la tête vers le suédois en fronçant les sourcils. Il a l’impression de comprendre ce mot, au moins partiellement, et il a conscience de plus ou moins se faire insulter. La blague ne fait rire qu’Åke. Et quand il explique enfin ce que sont les Jultomten, le visage de Jonas s’illumine. « Ooooh, des nisse. On a des nisse, et des Julenisse. C’est pas des gnomes, c’est des lutins. » Même s’ils ont un peu une apparence de gnome, Jonas en convient. Et Jonas avait raison de se sentir insulté. « Et c’toi le gnome. J’ai pas une tête de Julenisse, j’ai pas de barbe et mon nez est tout fin. Il me manque aussi le chapeau pointu, » qu’il représente en levant les bras au-dessus de sa tête pour former la pointe avec ses mains. À ses yeux, il lui manque bien trop de caractéristiques pour ressembler à un Julenisse. Ils ont cette discussion dans le noir, très certainement sous le regard confus d'Eliott. Ellott qui tombe, et que les deux nordiques retrouvent donc à terre quand la lumière s’allume. Åke s’inquiète vaguement pour son mari, et ce dernier semble être surtout préoccupé par l’histoire de la cheminée. Oui, parce que c’était ça à la base l’explication logique qui justifie pourquoi ils sont passés par la fenêtre. Ils ne pouvaient pas passer par la cheminée, et à en juger par l’histoire très détaillée d’Eliott, ils n’auraient jamais pu. « Oui, on a senti que la cheminée était pas ramonée, c’est pour ça qu’on est passé par la fenêtre. » Encore une fois : logique. « Et moi j’trouve qu’il fait bon ici. » Mais peut-être que ça n’a rien à voir avec la température de la pièce, et plutôt avec les joints qu’il a fumés avant de grimper jusque dans cette chambre dont il fait actuellement le tour, visiblement un peu trop à l’aise. Quand Eliott demande l’heure, Jonas ricane. « J’dirais qu’il doit être entre minuit et huit heure du matin. » Ni lui ni Åke n’a pris le temps de vérifier l’heure avant de venir ici et même s’ils l’avaient fait, ils sont trop arrachés pour se montrer raisonnables et ne pas déranger Ellott dans son sommeil. Vont-ils camper ici ? Jonas se tourne vers son acolyte pour la réponse. « Pourquoi est-ce qu’on est ici ? » L’urgence était d’absolument voir Ellott, mais la raison de cette urgence lui échappe. Ou il ne s’en souvient plus. « Quand tu parles de camper ici, tu veux dire qu’on dormirait tous les trois dans ce lit ? » Il désigne ledit lit en se grattant la tête. « Ça serait une drôle de situation pour toi Eli, de dormir entre ton mari et le mec que t’as pécho à une soirée. » Jonas s’esclaffe, pas vraiment au courant qu’Åke ignore tout de sa rencontre avec Eliott. Apparemment, il n’y a pas que l’alcool qui délie les langues.