When you try your best but you don't suceed |Jonas]

Cela faisait déjà plus d’une semaine qu’on avait pas eu des nouvelles du propriétaire pour l’appartement et j’étais pratiquement sûre que c’était mort pour nous. De toute évidence le gars n’avait pas jugé utile de nous prévenir de son refus. Tant pis, on était habitué à cela. Comme je ne travaillais pas aujourd’hui, j’avais fait d’autre repérage sur internet pour un autre appartement. Il y avait des choses sympas, mais rien qui me donnait réellement envie. Avec Jonas on avait tellement eu un coup de cœur pour l’autre que cela me décourageait quelques peu. C’était ce moment précis également que Wyatt choisissait pour s’asseoir en face de moi. Voilà qui était inhabituel de sa part. Cherchait-il à engager la conversation ? Je ne l’y aidait pas vraiment, toujours concentré sur l’ordinateur jusqu’à ce qu’il se racle la gorge. « Wyatt, si t’as quelque chose à dire, fait pas ton timide » Certes la communication était compliquée entre nous depuis plusieurs mois, mais il restait mon petit frère. « C’est vraiment sérieux ton déménagement avec l’autre ? Rose m’a dit qu’elle partait à cause de vous » Je soufflais pour essayer de rester calme, et ne pas m’énerver tout de suite. « Déjà ce n’est pas l’autre, c’est Jonas » Cela m’énervait prodigieusement qu’il ne le supportait pas à cause de Keith. « Et oui c’est très sérieux, Wyatt ça fait 5 mois qu’on en parle et si Rose part c’est pas à cause de nous. Jonas et moi on a besoin de construire notre vie ensemble, Rose a besoin de son indépendance aussi, il n’y a que toi qui traîne des pieds » Ce qui était en train d’arriver était tout simplement inévitable. « Rassure moi Wyatt, dit moi que tu as trouvé quelque chose, dit moi que tu ne vas pas finir à la rue » Je ne pourrais pas le supporter, je ne pourrais pas le laisser à la rue et il le savait. « Non justement j’ai rien. Je pensais que c’était l’une de tes folies passagères, je pensais pas que tu allais vraiment nous abandonner comme Maman et tout le monde » Il jouait sur ma culpabilité, sur ma responsabilité et j’étais en train de le détester pour ça. Surtout que notre mère ne nous avait pas abandonné, elle avait été tué par notre père.  « Je t’abandonne pas Wyatt et tu le sais très bien » Sinon il ne serait pas aussi bien nourri et avec des vêtements propres et surtout un toit ou dormir. « Ouais c’est ça, mais t’embête pas pour moi, je vais me débrouiller et je voudrais surtout pas t’emmerder » Il était parti aussi silencieusement qu’il était arrivé et je le détestais. Parce qu’il avait réussi son coup, j’étais en train de culpabiliser et j’abandonnais mes recherches pour un appartement. Je passais le reste de la journée dans un brouillard flou à m’inquiéter pour Wyatt et surtout à commencer annoncer à Jonas, que j’allais devoir gérer cette situation avant la nôtre. Peut-être que Jonas allait me détester lui aussi, m’en vouloir de toujours faire passer les autres avant moi, pire avant nous. J’appréhendais déjà cette conversion et en même temps j’avais hâte de le retrouver. Parce que je savais que sa présence allait me faire du bien, allait m’apaiser et me permettre d’y voir plus clair.
Quand enfin il arrivait après sa journée au studio, il arrivait presque en courant dans le salon. Il semblait surexcitée et cela me faisait rire. « A te voir comme ça, j’ai l’impression qu’il vient de se passer quelque chose de merveilleux » Peut-être qu’il avait gagné au loto ? Dans ce cas, cela résoudrait beaucoup de nos soucis. « Attends laisse-moi deviner » Même si j’étais persuadé de ne jamais trouver la véritable raison de son état. « T’as croisé ton acteur préféré ? » Non cela ne le mettrais pas dans un état aussi intense. « Oooh non je sais, tu vas avoir un spectacle solo et tu vas faire le tour des plus grandes salles du monde ? » Dans ce cas, il aurait intérêt à m’emmener dans sa valise. « Ou alors peut-être que tu as vu l’équipe de foot de Norvège et le blond Erling machin truc t’as filé son autographe et son numéro de téléphone parce que pourquoi pas ? » De toute évidence cela n’avait pas l’air d’être ça non plus. Je donnais définitivement ma langue au chat et j’attendais de savoir qu’elle était cette grande nouvelle qui avait à faire.

@Grace Turner  

Jonas n’y croyait plus. Lui et Grace ont commencé leurs recherches d’appartement quelques jours après leur retour de Norvège, sans avoir réussi à obtenir la moindre réponse positive depuis. Ils ont essuyé de nombreux refus et absences de réponse. Trouver un appartement sur Chicago n’est pas une mission facile et ils le savaient. On leur a dit de ne pas se décourager et de continuer à répondre aux annonces régulièrement, qu’un jour la chance finira par leur sourire. Et elle leur sourit enfin. Jonas découvre la bonne nouvelle en montant dans le métro, lisant plusieurs fois le message du propriétaire qu’ils ont rencontré deux semaines plus tôt pour être sûr qu’il ne rêve pas. Son cœur bat fort dans sa poitrine. L’appartement est à eux. Cet appartement pour lequel ils ont tous les deux eu un coup de cœur et qui répondait à la plupart de leurs critères... Il est à eux. Jonas se retient de ne pas exploser de joie dans le métro, tout comme il se retient de ne pas prévenir Grace par message. Ils attendaient cette bonne nouvelle depuis tellement longtemps qu’il veut pouvoir lui annoncer de vive voix et la voir sauter de joie. Jonas n’arrive pas à quitter son téléphone des yeux et fixe ce message qui rend sa journée incroyablement belle. Comme si la bonne nouvelle allait disparaître s’il osait détourner le regard. Il s’imagine déjà cette nouvelle vie avec Grace et l’impatience grandit encore en lui. Plus ils avancent dans leur relation, plus ils ressentent le besoin d’avoir leur appartement à eux pour construire leur vie à deux. Sans les colocataires de Jonas ou la famille de Grace. Les choses se concrétisent enfin, et même s’il appréhende de quitter Eren et Liam, il ne peut qu’être heureux d’ouvrir ce nouveau chapitre avec Grace.
Le trajet jusqu’à l’appartement des Turner (un peu devenu le sien aussi ces derniers mois) ne lui a jamais paru aussi long. Le norvégien passe à peine le pas de la part qu’il sent déjà l’excitation monter en lui. Le sourire jusqu’aux oreilles et la démarche joviale, il se déplace quasiment en dansant jusqu’au salon. Difficile de passer à côté de sa bonne humeur. « Oui, un truc fantastique même, » qu’il dit en s’installant sur le canapé à côté de sa petite-amie. Il se penche vers elle pour l’embrasser et sourit contre ses lèvres tel le bienheureux qu’il est. Grace se met en tête de vouloir deviner ce qui le rend à ce point heureux, et commence à faire des suggestions toutes plus insensées les unes que les autres. Jonas rit à chacune d’entres elles en secouant la tête de gauche à droite. Il ne réagit que pour la dernière de ses propositions. « C’est Erling Haaland et même si j’aurais adoré que ce soit ça, non. C’est encore bien mieux. » Jonas se mordille la lèvre inférieure en attrapant son téléphone. Plutôt que de lui dire, il préfère lui montrer. Il ouvre le message du propriétaire et tend le téléphone à Grace pour qu’elle puisse le lire. Son regard est rivé sur son visage, tandis qu’il a du mal à retenir son sourire de s’agrandir encore. Le visage de Grace n’exprime rien dans un premier temps, et après quelques secondes, il confirme l’information de vive voix. « On a l’appartement. Le contrat est prêt, on a plus qu’à le signer. » Toujours pas de réaction de la part de Grace. Il met ça sur le compte de la surprise, elle ne s’attendait probablement pas à une réponse positive maintenant. « On va enfin vivre ensemble. » Grâce ne réagit toujours pas. Ses yeux se perdent dans le vide et contrairement à ce qu’il attendait, il n’y a pas l’ombre d’un sourire sur son visage. Celui de Jonas s’estompe petit à petit tandis qu’il sent l’atmosphère devenir légèrement plus tendu. « Ça va ? C’est pas une bonne nouvelle ? » Jonas la cherche du regard. Il ne comprend pas ce qui se passe. Ils parlent tous les jours du moment où enfin ils emménageront ensemble depuis des mois. Ce jour n’a jamais été aussi proche et pourtant, Grâce semble s’éloigner de lui un peu plus à chaque seconde. Elle lui aurait dit, si elle avait eu des doutes ?

Alors qu’il rentrait tout juste, je ne pouvais que remarquer le magnifique sourire sur le visage de Jonas. Il semblait totalement surexcité par quelque chose qui venait de lui arriver et il me confirmait même que c’était fantastique. Ma curiosité était piqué à vif et surtout après ma conversion avec Wyatt j’avais besoin d’entendre une bonne nouvelle, je voulais me réjouir avec lui. Son sourire était d’ailleurs contagieux et j’essayais de deviner ce qui pouvait le mettre dans un tel état. Je pensais à beaucoup de choses, comme le fait qu’il ai pu croiser son acteur préféré, ou même qu’on ai pu lui proposer un spectacle solo. Il secouait négativement la tête à chaque fois. J’avais donc loupé mon coup et je tendais une dernière fois avec peut-être la rencontre d’un joueur Norvégien. Le blond donc je ne retenais jamais le prénom. Au moins cela avait le mérite de le faire réagir. « Okay tu m’intrigue vraiment, qu’est ce qui peut être mieux que ça ? » Plutôt que de me le dire lui-même, il sortait son téléphone et me faisait lire le dernier sms qu’il avait relu. Celui du propriétaire qui nous confirmait que l’appartement était pour nous. Je n’arrivais pas à y croire. Je fixé le téléphone de Jonas sans aucune réaction, j’avais juste l’impression que le sol était en train de s’effondrer et ma chute était horriblement longue. Je voulais justement demander à Jonas si on pouvait reculer de quelques temps nos recherches et voilà que maintenant j’étais au pied du mur. Ne voyant aucune réaction sur mon visage, Jonas devait sûrement mettre ça sur le choc et me confirmait ce que j’avais lu. J’entendais les mots de Jonas, seulement je n’arrivais toujours pas à réagir. Pourtant vivre avec lui c’était tout ce que j’avais toujours voulu. Depuis qu’on avait commencé à en parler, je n’attendais que ça et maintenant à cause de Wyatt mon bonheur allait m’échapper. J’appréhendais la réaction de Jonas, qu’il perde patience et décide que je n’en valais plus la peine. Mon regard se perdait dans le vide jusqu’à ce que les derniers mots de Jonas me parviennent. Bien sur que c’était une bonne nouvelle, seulement le timing était très mauvais. Je me décidais enfin à tourner la tête vers lui et le regardais, j’essayais de le rassurer et de sourire mais je n’étais pas sûre d’être très convaincante. « Bien sûr que si c’est une bonne nouvelle » Depuis le temps qu’on avait attendu ça, après tout les refus qu’on avait eu c’était même merveilleux. « Seulement je… » Je ne savais même pas par où commencer pour lui expliquer la chose. Je ne voulais pas déclencher une guerre mondiale, surtout pas alors que Wyatt était à l’appartement. « Je sais qu’on a attendu ça avec impatience, mais est ce que tu penses qu’on peut demander au propriétaire de patienter deux semaines ? » Ou peut-être même plus. Je voyais le mal que j’étais en train de faire à Jonas, son cœur que j’étais en train de briser et je me détestais pour cela. Si j’écoutais la partie égoïste de ma personnalité alors je serais en train de sauter de joie à l’idée de ce contrat, seulement mon côté responsable prenait forcément le dessus. « Ce n’est pas que je ne veux pas vivre avec toi, tu sais que je n’attends que ça, mais Wyatt est venu me parler tout à l’heure » Je guettais sa réaction et je voyais l’étincelle de colère briller dans son œil à la mention de mon frère. « Il ne pensait pas qu’on était sérieux dans nos recherches, il n’a toujours rien trouvé. Il m’a dit que c’était de ma faute si Rose partait et que j’étais en train de l’abandonner comme notre mère a pu le faire avant moi » Les mots qu’avaient employés Wyatt m’avait blessé bien plus que je ne l’avais imaginé et si je ne craignais pas tant la réaction de Jonas, je me serais blotti dans ses bras, j’aurai cherché un contact physique avec lui pour pouvoir trouver du réconfort.

@Grace Turner  

Les recherches d’appartement commençaient à devenir longues et franchement décourageantes. Même si leur dernière visite leur avait redonné un peu d’espoir, l’absence de réponse du propriétaire avait rapidement tué tous leurs espoirs. Le message que Jonas reçoit est donc une belle surprise, une nouvelle incroyable qu’il a envie de crier sur tous les toits du monde entier. Mais d’abord, il doit la partager avec Grace. Dans sa tête, il n’y a qu’un seul scénario possible. Il imagine sa petite-amie sauter de joie avec lui, toute aussi heureuse que lui d’avoir enfin trouver l’appartement idéal pour construire leur vie à deux. Ils attendaient ce moment depuis des semaines, voire des mois. Que Grace réagisse d’une toute autre façon ne lui traverse pas l’esprit. Alors quand il lui fait lire le message reçu par le propriétaire et qu’un long silence s’installe, Jonas panique intérieurement. Le norvégien a beau répéter plusieurs fois ce que cela implique pour eux, Grace ne laisse rien paraître sur son visage. Ses traits se figent, et il n’y pas l’ombre d’un sourire sur son visage. Rien qui n’indique qu’elle soit vraiment heureuse. Au contraire, il a l’impression que le ciel lui tombe sur la tête. Et il ne comprend pas, Jonas, parce que son silence n’est pas en adéquation avec tout ce qu’ils se sont dit dernièrement. Il a peur de lui demander ce qu’elle pense vraiment. Un mauvais pressentiment le gagne et les battements de son cœur s’accélèrent alors que son sourire se fane. Grace confirme qu’il s’agit d’une bonne nouvelle, tout en suggérant qu’il y a un problème. Les sourcils de Jonas se froncent. Il ne l’a quitte pas du regard, à la recherche du moindre signe rassurant. « Tu ? » Il l’encourage à parler et il prie pour qu’elle soit simplement en train de jouer avec lui, avec ses nerfs. Ce serait après tout son genre de le faire baliser pour rien. Il laisse échapper un rire nerveux quand elle lui demande une espèce de délai. « Pourquoi ? » Son ton est plus dur qu’il ne le voudrait. Elle ne peut pas lui faire ça, pas maintenant, pas après toutes leurs recherches, pas alors qu’ils touchent leur rêve du bout des doigts. Au moment où Grace évoque le prénom de son frère, le regard se Jonas se noircit de haine et sa mâchoire se crispe. Les frères Turner le méprisent et Jonas le leur rend bien. C’est d’autant plus vrai avec Wyatt qu’il doit croiser régulièrement. Jonas tente toujours de se montrer indifférent mais aujourd’hui, le petit frère Turner titille les limites de sa patience. « Rassure-moi, tu sais qu’il te manipule ? » Jonas essaye vraiment de garder le contrôle sur ses émotions. Il ne veut pas lâcher sa colère et sa frustration sur Grace, parce qu’il sait à quel point le contexte familial des Turner est compliqué, il sait à quel point Grace en souffre. « C’est pas comme si on avait décidé il y a une semaine seulement qu’on voulait vivre ensemble. Ça fait des mois qu’il le sait… C’est son problème s’il a rien fait pour trouver un appart. Même si on lui donne un mois ou un an de plus, il se bougera pas plus. » Il voit bien que ses mots n’ont pas vraiment d’impact sur l’avis de Grace. Elle n’abandonnera jamais son petit frère. C’est tout à son honneur d’être aussi loyale envers sa famille mais pour une fois, il aimerait qu’elle soit loyale envers eux, leur couple. Il attrape la main libre de Grâce et embrasse le dos de celle-ci. « Si on dit au propriétaire qu’on a besoin de temps pour donner notre décision et signer les papiers, il va probablement se dire qu’on est pas intéressés et le louer à d’autres personnes. » Jonas n’a tout simplement pas envie que l’appartement leur passe sous le nez. La balle est dans le camp de Grace. Et si elle insiste pour réclamer un délai, Jonas risque de perdre son sang-froid.

Je savais que j’allais briser le cœur de Jonas, peut-être même qu’il se dirait que depuis le début je ne me faisais que me foutre de sa gueule, alors que ce n’était pas le cas du tout. Plus que tout au monde je voulais vivre avec lui, me réveiller chaque matin à ses côtés et ne pas devoir faire attention aux bruits ou à porter de vêtements parce que Rose ou Wyatt pouvait nous voir. Et justement à cause de Wyatt j’allais devoir jeter ce rêve, du moins le mettre de côté pendant quelques temps encore. L’annoncer à Jonas était la partie la plus compliqué, je voyais l’inquiétude dans son regard, l’impatience aussi quand il me pressait à parler. Et quand je lui demandais si on pouvait attendre, son ton pour me demander pourquoi était plus dur que ce que j’avais pu imaginer. Je soufflais pour lui expliquer que si je voulais un peu plus de temps c’était à cause de Wyatt. Uniquement pour cela. Parce qu’il n’avait toujours rien si je partais et que je ne pouvais pas le laisser à la rue. A mon tour je fronçais les sourcils quand il parlait de manipulation. « Alors je sais que Wyatt est pas un ange, mais il ne me manipulerait pas de la sorte » Ou alors il le faisait et j’étais complètement aveugle ? Je secouais la tête comme pour m’enlever l’idée de la tête. Je comprenais cependant le point de vu de Jonas et j’étais aussi en colère que lui que Wyatt n’ait pas pris les choses au sérieux, mais maintenant le mal était fait et je ne pouvais pas y faire grand-chose. « Je sais bien qu’il avait des mois pour faire des recherches, seulement il est moins indépendant que Rose » Et c’était bien là tout le problème évidemment. « J’ai pas besoin d’un mois, encore moins un an, juste d’un peu de temps pour trouver une solution pour qu’il ne soit pas à la rue » Il pouvait le comprendre non ? Je ne pouvais pas tourner le dos à la seule famille qui me restait, déjà que cette relation ne tenait qu’à un fil. Qu’est ce qu’il se passerait si ce fil se cassait maintenant ? Jonas prenait ma main dans la sienne pour y déposer un baiser et ce simple contact suffisait à me sentir un peu mieux même si malheureusement ce n’était pas la solution à tous nos problèmes. Au moins il n’était pas furieux, ni triste au point de ne plus vouloir me toucher. Seulement, il avait fait ça pour mieux me pousser, me mettre plus facilement au pied du mur. J’avais l’impression que Wyatt et Jonas jouait à celui qui me ferait le plus culpabiliser. Je devais choisir entre mon petit frère et l’homme de ma vie. Comment j’étais censé m’en sortir face à ce choix ? Je serrais un peu plus la main de Jonas à la recherche de courage. « Je parlerais au propriétaire, je lui dirais qu’on veut l’appartement mais qu’il nous faut juste du temps pour s’organiser, qu’on a juste une chose à régler avant de pouvoir signer » Même si l’idée de perdre l’appartement me donner la nausée parce que je ne savais pas si le propriétaire serait d’accord pour attendre. Après tout, des gens pour louer un appartement on en trouvait à tous les coins de rue. Faire ce choix me révoltait autant que de savoir que Wyatt pourrait être à la rue à cause de moi, mais je ne pouvais pas faire autrement. « Juste deux ou trois semaines Jonas, pas un jour de plus » J’irai même supplier Keith de prendre Wyatt avec lui s’il le fallait. De toute façon le premier truc – même minable – qui pourrait convenir à mon frère, je ferais la demande et après le reste sera à sa charge. J’essayais de poser ma main libre sur la joue de Jonas, qu’il puisse voir à quel point cela me coûter de lui demander ça, mais il esquivait mon contact, et rejeter ma main. Son regard était noir et tout son corps était tendu. Est-ce que je l’avais définitivement perdu ? Est-ce que je venais de faire une croix sur la plus belle chose qui me soit arrivée à cause de Wyatt ? J’espérais que non, que cette crise qu’on allait traverser ne serait que passagère.

@Grace Turner  

Cette histoire de délai à cause de Wyatt le contrarie et le blesse. Jonas n’a pas la patience d’attendre plus longtemps avant de signer le bail, juste pour les beaux yeux du petit frère de Grace. Petit frère qu’il déteste, au passage. Le courant n’est jamais passé entre Wyatt et lui, et il n’a jamais vraiment su pourquoi. La façon dont il traite Grace ne joue en tout cas pas en sa faveur. Jonas le voit comme un petit con manipulateur. Savoir qu’il utilise le décès de leur mère pour jouer avec Grace et obtenir gain de cause le dégoûte. Parce que Grace se plie en quatre pour lui, et la moindre des choses serait de lui lâcher la grappe, de la laisser vivre sa vie sans être un boulet. De toute évidence, c’est trop demandé au petit frère de la fratrie Turner, et ça le rend fou de constater que Grace ne s’en rend pas compte. Et c’est encore pire quand elle le défend, quand elle lui cherche des excuses alors qu’il n’en a absolument aucune aux yeux de Jonas. Il rit jaune. « On sait tous les deux que ça n’a rien à voir avec le fait qu’il soit indépendant ou pas. Tu l’as dit toi-même, il pensait pas qu’on était sérieux avec notre histoire de déménagement. Donc maintenant, juste à cause de lui on doit potentiellement faire une croix sur nos plans ? » Jonas refuse. Wyatt n’est qu’un parasite qui aime foutre la merde. Et il y arrive très bien. Le norvégien fait tout pour garder son calme dans cette situation, pour tenter de convaincre Grace de ne pas tout abandonner. Wyatt ne le mérite pas. A ce moment-là, il ne pense qu’à lui et à son couple avec Grace. Il a peur que s’ils ne signent pas le contrat de location dans les jours qui suivent, l’appartement leur échappe. Il a peur de devoir reprendre leurs recherches à zéro. Il a peur aussi de perdre Grace, d’une certaine façon. Jonas ne saurait expliquer d’où lui vient cette peur, il sait juste qu’elle est là, quelque part au fond de lui. Comme si Wyatt pouvait l’éloigner de lui. Jonas écoute la jeune femme sans vraiment l’écouter. Il la regarde sans rien exprimer, abattu de voir que ce qu’il ressent n’a pas la moindre importance. Peu importe ce qu’il dit, Grace campe sur sa décision. Elle ne veut pas signer le bail tout de suite. Au moment où elle lève la main pour toucher sa joue, Jonas a un mouvement de recul. « Deux semaines c’est déjà trop. » La main de Jonas s’échappe de celle de Grace et il se lève du canapé. « J’suis désolé Grace, mais là c’est un peu dur à encaisser. » Il aimerait ne pas se sentir aussi déçu, il aimerait pouvoir lui dire qu’il peut attendre, que même s’ils perdent cet appartement-là, ce n’est pas grave parce qu’ils en trouveront forcément un autre. « Tu peux lui trouver toutes les excuses que tu veux j’en ai rien à caler. Tu lui en as parlé, il nous a entendu en parler, il nous a vu faire des recherches, et il a vu Rose faire des recherches. Il peut pas dire qu’il nous prenait pas au sérieux, c’est pas notre problème. » Le ton monte malgré lui. Il ne voulait pas s’énerver contre Grace, mais il n’arrive pas non plus à se contrôler. « La vérité, c’est qu’il est trop habitué à te traiter comme de la merde tout en sachant que tu le protègeras toujours quoi qu’il arrive. » Et s’il n’obtient pas ce qu’il veut de Grace, il a juste à mentionner leur père ou leur mère pour qu’elle cède. Exactement comme aujourd’hui. « J’croyais que c’était pour ça aussi qu’on voulait avoir notre appartement tous les deux. Pour couper le cordon une bonne fois pour toute, et que lui et Rose te laissent enfin vivre ta vie. » Rose n’a eu aucun mal à le comprendre, elle-même plutôt ravie de prendre son indépendance. Jonas a été naïf de croire que Wyatt ne serait pas un problème. Jonas lâche un long soupir avant de se laisser tomber sur le fauteuil en face d’elle. Il comprend qu’il n’a de toute façon pas le choix. Grace ne veut pas laisser son frère à la rue et il ne peut pas signer le contrat sans elle. Il va lui falloir du temps avant d’avaler la pilule.

J’avais l’espoir que Wyatt n’était pas en train de me manipuler et qu’il était juste pas doué pour ce genre de démarche et tous les changements que cela entraînait. Que je puisse prendre sa défense faisait rire Jonas, mais ce n’était pas son rire que j’aimais tant. Je faisais face aujourd’hui à son rire de dédain et j’avais l’impression d’être la dernière des imbéciles. « Je t’ai pas demandé de faire une croix sur nos plans, je veux pas faire de croix la dessus » Jamais je ne voudrais faire une croix sur la vie que j’étais en train de construire avec Jonas, sur les milles projets qu’on avait en tête. Seulement je ne pouvais pas être égoïste, depuis des années je prenais soin de Rose et Wyatt et cela n’allait pas changer maintenant. Je ne me voyais pas tourner le dos à mon frère, alors qu’on pouvait trouver une solution. Repousser la signature du bail me semblait être possible, et j’espérais que Jonas le comprendrais, mais pourtant quand il esquivait mon contact, j’avais l’impression qu’il venait de me mettre une gifle en pleine face. Je ne m’attendais pas à un rejet aussi franc de sa part et j’essayais de garder contenance, pourtant c’était une deuxième uppercut qui m’attendait quand il lâchait ma main pour s’éloigner de moi physiquement cette fois. « Je sais et je suis désolé de te demander ça » Il n’imaginais pas à quel point cela me brisait le cœur de devoir lui infliger ça, de lui faire autant de mal. Plus il parlait, et plus Jonas s’énervait et quelque chose grondait en moi également, pas un sentiment de révolte, mais peut-être d’injustice. Comme s’il pensait que cette situation était facile pour moi, que ça m’amusait de devoir gérer les conneries de Wyatt et je me levais à mon tour. « Et je suis censé faire quoi Jonas ? Attendre de le voir crever la gueule ouverte parce que j’ai décidé de vivre pour moi ? » Il savait que je ne pourrais jamais me pardonner de faire ça, ni même me regarder dans une glace. « Je veux couper le cordon, mais pas sans être sûre qu’ils sont tous les deux à l’abris » Pour Rose je n’avais pas à m’inquiéter, pour Wyatt c’était plus délicat. « Tu me reproche de le faire passer avant nous, mais qu’est ce que tu aurais fait à ma place ? Si ta sœur vivait avec nous, est ce que tu l’aurai mise à la porte ? » Je savais très bien que non. Sa famille était aussi importante pour lui que pour moi. A la différence qu’ils pouvaient compter les uns sur les autres. Moi je n’avais personne sur qui compter pour m’aider. Je lui en voulais de ne pas essayer de me comprendre, de ne voir que sa haine pour Wyatt. Comme si la situation n’était pas assez délicate comme cela, la source de tous nos problèmes faisait justement son apparition. « Je vous ai entendu crier, votre couple est en pleine crise ? » Je fermais les yeux pour ne pas perdre le contrôle, mais c’était trop pour moi et je me retournais vers Wyatt. « Fermes là Wyatt. C’est pas le moment de jouer au plus malin » Il savait que tout cela était de sa faute et pourtant on avait l’impression qu’il aimait ça. Qu’il prenait du plaisir à nous voir souffrir. Quelque chose se brisait en moi en le voyant réagir de la sorte, en le voyant sourire. Jonas avait raison, il était tout simplement en train de me manipuler. J’étais en train de prendre conscience de cela et j’étais sur le point d’en tirer les bonnes conclusions, mais la situation échappait totalement à mon contrôle, quand je voyais Jonas se relevait du fauteuil pour empoigner Wyatt par le col. Rien de bon ne pouvait sortir de tout cela et avant que ça ne dégénère, il fallait que j’intervienne, que je les sépare, mais il était déjà tard.

@Grace Turner  

Grace dit qu’elle ne veut pas faire une croix sur leurs plans, mais elle veut quand même prendre le risque de perdre l’appartement qu’ils ont trouvé pour protéger son frère. Si Wyatt leur met déjà des bâtons dans les roues maintenant alors qu’ils n’en sont qu’au stade où ils emménagent ensemble, qu’est-ce que ce sera ensuite ? Jonas ne fait pas confiance à Wyatt, et il est en colère contre lui. S’il ne ressentait pas autant de haine envers lui, il aurait pu essayer de comprendre Grace et de respecter sa décision. Le fait est que Grace est la femme de sa vie, et il attend depuis des semaines de pouvoir vivre avec elle. Devoir renoncer à ça, même juste le temps de quelques semaines ou quelques mois, c’est difficile pour lui. Au-delà de cette histoire d’appartement, Jonas a toujours détesté Wyatt pour la façon dont il traite sa sœur. Il a assisté à de nombreuses disputes familiales, toujours en restant à l’écart, et Wyatt n’a jamais manifesté la moindre gratitude ou reconnaissance pour Grace qui a sacrifié une bonne partie de sa vie pour lui. Elle a dû grandir bien plus vite que la moyenne pour lui offrir à lui et Rose un toit, de la nourriture, des vêtements. Elle ne l’a jamais abandonné malgré toutes ses conneries, ne lui a jamais tourné le dos. Pas une seule fois. Tout ce qu’elle lui demande maintenant, c’est de pouvoir vivre sa vie. Le simple fait que Wyatt ose accuser Grace de les abandonner prouve à quel point il est toxique. Il est un poison. Jonas veut plus que tout au monde la protéger de son frère. Malheureusement, son statut de petit ami n’est pas suffisant. Il ne fait pas le poids face à sa famille, et Grace lui fait comprendre.
Sa mâchoire se crispe encore et encore quand elle parle à son tour et s’énerve contre lui. Jonas baisse la tête et passe ses mains dans ses cheveux. Il ne peut pas dire qu’il ne la comprend pas et au fond, ce n’est pas elle qu’il blâme dans cette situation. Jamais il ne lui en voudra de vouloir protéger sa famille. Et une partie de lui sait qu’elle a raison, et qu’il devrait au moins essayer de se mettre à sa place deux minutes. Si seulement c’était aussi simple. « J’en sais rien Grace ! » Le garçon perd patience et relève la tête pour la regarder droit dans les yeux. « J’sais pas ce que j’aurais fait si j’avais été à ta place. » Jonas ment, il sait très bien ce qu’il aurait fait. Il aurait réagi de la même façon qu’elle, mais il est trop fier pour l’admettre. « Et Keith dans tout ça ? Pourquoi c’est toujours à toi de gérer Wyatt ? Pourquoi est-ce que ce connard peut pas assumer son rôle pour une fois et s’occuper de son frère ? » Jonas n’a jamais mis son nez dans les histoires familiales Grace. Elle sait pourtant tout ce qu’il en pense, mais avant aujourd’hui, il n’a jamais été du genre à s’exprimer sur le sujet avec autant de véhémence. A ce stade de la conversation, Jonas pense avoir atteint son pic de colère. Il se trompe royalement. Alors que Wyatt fait irruption dans la pièce, la réflexion qu’il lache met les nerfs du norvégien à rude épreuve. Jonas n’est pas violent. Il est rarement celui qui initie une bagarre. Pourtant, l’envie de l’encastrer dans un mur se fait physiquement ressentir jusque dans son poing qu’il serre aussi fort que possible au point d’en avoir les phalanges livides. Grace essaye de calmer le jeu, mais quand il se tourne et aperçoit ce sourire satisfait qui étire ses lèvres, Jonas part en vrille.
Il agit par impulsivité en se levant du canapé à une vitesse impressionnante. La seconde suivante, Jonas plaque Wyatt contre le mur derrière eux et le maintient par le col de son sweat. « Ça t’fait marrer hein ? C’est ton truc de foutre la merde dans la vie des autres ? J’espère que t’es content. » Wyatt perd son sourire et à ce moment-là, Jonas comprend qu’ils ne vont pas en rester là. Il a la même carrure imposante que son frère aîné Keith, et sans doute qu’il a tout autant de force voire plus, il y a donc peu de chances pour qu’il s’en sorte indemne. Plutôt que de pousser Jonas pour se dégager de son emprise, Wyatt lui envoie un premier coup dans les côtes qui le surprend. Habituellement plutôt du genre à subir, Jonas riposte. Il est animé par toute la haine accumulée au cours des derniers mois et balance ses poings avec toute la force et la rage qu’il ressent. Wyatt en fait autant. Ils percutent les meubles et renversent des objets dans leur bataille sans tellement y accorder la moindre importance. Même Grâce qui les supplie d’arrêter ne suffit pas à les faire redescendre. Jonas se fait massacrer. Il essaye de rendre chaque coup qu’il reçoit, sauf que Wyatt finit par avoir le dessus et le temps de quelques secondes il a peur pour son visage. Il se souvient encore du coup de poing de Keith qui lui a été fatal, de sa pommette cassée, de l’opération et des semaines de convalescence qui ont suivi. Jonas a le réflexe de lever le bras pour se protéger le visage et, sans trop savoir comment la chose se produit, une sorte de décharge électrique très puissante se déclenche dans son avant-bras. Un cri de douleur s’échappe de la bouche de Jonas et fend les airs. Ce n’est pas ce qui arrête Wyatt, qui profite de ce moment de faiblesse pour faucher les jambes de Jonas qui se retrouve à terre, le bras replié contre lui.

Jonas commençait à s’énerver contre moi, à hausser le ton et la moutarde me montait au nez, parce que je le trouvais injuste avec moi. Il me demandait d’abandonner Wyatt – en grande partie parce qu’il ne l’appréciait pas – alors que si les rôles avaient été inversaient jamais il n’aurait abandonné un membre de sa famille. Je le savais et il le savait lui aussi et pourtant il continuait à prétendre qu’il ne savait pas ce qu’il ferait s’il était à ma place. « Tu n’as aucune pitié à me mentir en me regardant droit dans les yeux » Et cela faisait mal, plus mal encore que le fait qu’il puisse me crier dessus ou qu’il essayait de me faire culpabiliser pour le choisir lui plutôt que Wyatt. Qu’il n’aime pas mon frère c’était une chose, mais de là à vouloir le laisser trainer dans la rue, je trouvais que cela allait trop loin, même pour Jonas. « Parce que c’est ce que j’ai fais toute ma vie quand Keith était en prison. Tu crois que ça m’amuse ? Que j’ai pas envie qu’il prenne le relai, mais ce connard comme tu dis est aussi irresponsable que Wyatt, il bosse dans un bordel, qu’est ce que tu penses qu’il va arriver à Wyatt s’il reste avec lui ? » Déjà qu’il n’était pas une lumière et qu’il faisait des conneries, mais alors s’il se mettait à trop traîner avec Keith, s’en était fini de lui. Cette conversion ne nous menait nulle part, au contraire elle ne nous faisait que souffrir davantage. Je voulais apaiser les choses, je ne voulais pas continuer à m’engueuler avec Jonas. On était de toute évidence en train de vivre un tournant dans notre relation et je ne voulais pas que ça se termine de la pire des tensions. Seulement c’était aussi ce moment que Wyatt choisissait pour venir dans la cuisine et faire une remarque à la con. Je savais que cela pouvait mal se terminer s’il restait ici et qu’il disait un mot de plus. Je voulais calmer les choses, mais il était trop tard.
Avant que je ne puisse réagir Jonas avait attraper mon frère par le col, le plaquant contre le mur. Je voyais les regards de haine qu’ils s’échangeait et je savais qu’ils n’allaient en rester là. Je m’approchais d’eux et j’essayais de tirer sur le bras de Jonas. « Arrête Jonas, tu sais qu’il ne cherche que la provocation. Ne lui donne pas cette satisfaction » Parler à un mur aurait eu beaucoup plus d’impact. Je ne savais pas ce que je m’étais imaginé devant cette scène, mais sûrement pas à ce que Wyatt donne le premier coup, et encore moins à ce que Jonas réplique. Les deux commençaient à se battre dans l’appartement, détruisant tout sur leur passage. Je criais, j’essayais de les stopper, et je me prenais un coup au passage sur l’arcade. Le temps de quelques secondes j’étais aveuglée par le sang, et je faisais pression sur ma blessure, bien décidé à ne plus me mêler à cette bagarre. Mais ça c’était avant d’entendre le cri de douleur de Jonas. Ce cri qui me déchirait les entrailles et qui brisait quelque chose en moi, je le voyais recroquevillé sur lui-même à terre alors que Wyatt continuait à le taper. Je regardais autour de moi quelque chose avec lequel le frapper et je ne trouvais qu’un vase. Je me relevais le vase à le main et je le fracassais sur la tête de Wyatt. Je profitais qu’il soit complètement sonné par le coup pour le pousser loin de Jonas et je me mettais devant lui pour éviter que Wyatt ne puisse le taper à nouveau. Quand il se relevait je voyais son regard noir posé sur moi et je savais qu’il avait envie de me taper, autant que j’avais envie de le faire. « Ose me toucher Wyatt et ce n’est pas à l’hôpital que je t’enverrais » Et j’utiliserais la légitime défense si on devait en arriver à ce point, mais je priais pour ne pas avoir à le faire. « Si tu dégage pas tout de suite Grace, ça veut dire que tu le choisi lui plutôt que ta propre famille. C’est le genre de garce que tu veux être » Je n’en revenais pas, que LUI, puisse me dire ce genre de chose et je ne bougeais pas d’un centimètre bien décidé à défendre Jonas envers et contre tout. Quand je m’adressais à nouveau à Wyatt mon ton était calme, mais dur et je savais que cela allait l’effrayais plus qu’autre chose, parce qu’il me connaissait suffisamment pour savoir que si je ne m’énervait pas, c’était parce que j’avais pris ma décision aussi douloureuse soit-elle. « Je ne bougerais pas, c’est toi qui va partir. Je veux que tu me rende les clés de l’appartement maintenant et que tu dégages. Je ne veux plus te voir ici, je ne veux plus de toi dans ma vie et ne t’approche plus de nous » En même temps que je lui parlais, mon cœur était en train de se déchirer. Je venais de faire une croix sur mon petit frère et cela me faisait mal, trop mal. Pourtant je ne montrais rien, jusqu’à qu’il ne balance les clés à mes pieds. « Tu vas vite le regretter quand il va te tromper et te faire vivre une vie de merde » Je secouais la tête, sans prendre en considération ses paroles « Je ne regretterais rien, c’est toi qui a tout perdu » Il partait sans un mot de plus et quand la porte claquait, je craquais et me mettais à pleurer comme une enfant. J’essayais de calmer mes larmes avant de me tourner vers Jonas « Je suis tellement désolé » Je répétais cette phrase sans pouvoir m’arrêter, et je me concentrais sur lui et sur son corps pour évaluer les dégâts et évidemment c’était son bras qu’il m’inquiétais le plus et j’appelais une ambulance, incapable de faire moi-même les premiers soins tant je tremblais et pleurais.

@Grace Turner  

Le ton monte et Jonas ne fait rien pour que la pression descende. La déception prime sur tout le reste. Il ne pensait pas que la situation pouvait leur échapper à ce point, il était à des années lumières d’imaginer que Grace repousserait la signature du bail pour son frère. Ils parlent d’emménager ensemble depuis plusieurs mois et à chaque fois, Grace se réjouissait au moins autant que lui voire plus. Alors non, il n’aurait jamais pu anticiper cette dispute. Jonas lui reproche aujourd’hui de faire passer sa famille avant lui, alors même qu’il aurait peut-être fait la même chose si les rôles étaient inversés. Il lui reproche de ne pas vouloir couper le cordon, de ne pas céder sa place à Keith qui est l’aîné de la famille. Un reproche qui ne passe pas du côté de Grace. La blonde s’énerve et tente de le raisonner. Laisser la responsabilité à Keith de s’occuper de Wyatt n’est pas envisageable, parce qu’il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Tous les deux irresponsables, ils ne feraient que se tirer vers le bas. Au moins, ils pourront faire une colocation en prison. C’est ce que pense Jonas, mais pour des raisons évidentes, il évite de formuler sa blague de vive voix. « Parce que tu penses vraiment qu’il va filer droit si tu continues à t’occuper de lui ? » De la façon dont il vois les choses, Wyatt n’en a plus rien à foutre. Il n’écoute plus personne à part Keith, et ça lui fait presque mal de voir tous les efforts que Grace déploient pour rien.
L’arrivée de Wyatt ne fait que mettre le feu aux poudres. Si Jonas essaye dans un premier temps d’ignorer ses provocations, le sourire qu’il affiche a raison de lui. Il ne résiste pas à l’envie de l’encastrer dans un mur, à faire sortir toute cette rage qu’il retient contre lui depuis des mois. Les coups fusent et Jonas se fait littéralement écraser par la carrure imposante du plus jeune des Turner. Au moment où Jonas finit à terre, il ne pense qu’à une seule chose : se protéger. Une vive douleur irradie son bras, à tel point qu’il ressent à peine les coups qui suivent dans ses côtes. Alors que la première intervention de Grace n’a été qu’une vaine tentative de les stopper, la seconde s’avère radicale. Jonas la voit frapper son frère avec un vase et elle profite du moment pour le pousser le plus loin possible de Jonas. Il ne suit la scène que d’un œil, complètement sonné par la douleur de ses propres blessures. Il les entend se disputer, il entend Grace mettre son frère à la porte, il entend Wyatt riposter. Puis il entend le tintement d’un trousseau de clés qui atterrit sur le sol, et la porte d’entrée qui claque avec force. De son côté, Jonas ose à peine bouger. Il voudrait pouvoir consoler Grace qui pleure à chaudes larmes, lui promettre que tout ira bien. Il aimerait simplement la prendre dans ses bras et lui dire que ce n’est pas grave. Son corps l’en empêche. Jonas s’est pris plusieurs coups et au-delà de son bras cassé, il ressent de multiples douleurs un peu partout où Wyatt l’a touché.
Quand l’ambulance arrive, Jonas est immédiatement pris en charge. On lui pose des tas de questions, et il prend le temps de répondre à chacune d’entre elles. Dans sa chance, la tête a été évitée. Il s’estime heureux de ne pas souffrir d’un traumatisme crânien. Jonas se retrouve sur un brancard pour être transporté aux urgences. De toute évidence, les blessures ne sont pas superficielles et il a au moins besoin d’un plâtre. « Je t’appelle plus tard. » Ce sont les seuls mots qu’il adresse à Grace avant d’être sorti de l’appartement. Même s’il a besoin de la sentir à ses côtés, Jonas ressent aussi le besoin d’être seul. De prendre le temps d’encaisser le choc. Parce qu’il sait que l’incident va laisser des traces.

Quand je voyais Wyatt s’en prendre comme ça à Jonas, mon sang ne faisait qu’un tour et je n’avais aucun doute sur ce que j’allais faire. Wyatt devait partir et si cela devait dire qu’il devait définitivement sortir de ma vie, alors c’était un choix que j’étais prêt à faire. Evidemment que je voyais la haine dans ses yeux, son envie de me frapper alors que j’étais en train de protéger Jonas, de le choisir lui plutôt que mon petit frère. Mais il avait franchi la ligne de trop et je ne pouvais plus en supporter plus. Une fois Wyatt parti, je m’écroulais en pleurs auprès de Jonas, m’excusant encore et encore. M’excusant inlassablement alors que j’appelais les urgences. Une ambulance était en route. Je n’osais pas le toucher, ni le regarder. Je ne voulais pas qu’il me déteste. Une fois l’ambulance sur place, il le plaçait directement sur un brancard. On essayait de me poser des questions, de soigner mon arcade, mais je repoussais tout le monde pour qu’on s’occupe de Jonas. J’étais prête à venir avec lui, à être présente pour lui, mais les quelques mots qu’il m’adressait me briser le cœur. Il ne voulait pas de moi à ses côtés. Je refermais la porte derrière moi et m’écroulais contre elle, jusqu’à ce que je sois capable de respirer normalement et me lever pour me jeter dans le lit.

* * *

Cela faisait 4 jours que je n’avais pas vu Jonas, 4 jours pendant lesquels je n’avais pas réussi à fermer l’œil. Je n’avais pas été au boulot non plus. Enfin si juste une fois pour prévenir mon chef que je n’étais pas en état de travailler. Il n’avait eu besoin que de voir mon arcade et mon visage pour comprendre que quelque chose de grave s’était passé. Je n’étais pas encore prête à en parler. Du moins la seule personne avec qui je voulais réellement en parler et était aussi celle dont j’avais peur actuellement. Je n’avais pas peur de Jonas physiquement parlant, j’avais peur qu’il veuille me quitter, qu’il m’insulte après ce qui lui était arrivé. J’avais peur de le perdre tout simplement. C’était pour cela aussi que j’avais même limité mes sms, je ne voulais pas lui donner une occasion de me quitter. J’avais aussi besoin de temps pour faire le point sur ce qui s’était passé, de faire taire la douleur qui courrait dans mon corps. Devoir tirer un trait sur Wyatt avait été l’une des choses les plus horribles et dure que j’avais pu faire ces dernières années. Je ne me sentais pas coupable envers lui parce qu’il m’avait à de nombreuses reprises poussé à bout et il avait franchi la dernière des limites en battant Jonas de la sorte, mais ce n’était pas facile pour autant. J’avais à nouveau perdu un membre de ma famille et je ne savais plus comment gérer cette douleur. Je me sentais épuisée, sans réussir à dormir et comme un rappel de ce que je risquais de perdre, le contrat pour l’appartement traînait sur la table du salon. Je n’y avais pas touché depuis que j’étais revenu à l’appartement. J’avais d’abord tout nettoyé, tout rangé pour effacer toute trace de cette bagarre entre Jonas et Wyatt. Je m’étais assise devant ce contrat, le fixant de manière intense pendant des heures et des heures. Je savais ce que je voulais et pourtant ce n’était pas un sentiment de joie qui me traversait comme je l’avais imaginé, plutôt de perte. Ce qui était complètement injuste pour moi et Jonas. Le deuxième jour je m’attaquais à la chambre de Wyatt, je ne voulais plus rien voir de ses affaires dans l’appartement. L’énergie du désespoir pouvait avoir des avantages, parce qu’après une journée à tous mettre dans des sacs poubelles, il ne restaient dans sa chambre que ses meubles. Je demandais à Rose de faire l’intermédiaire, de lui donner ses affaires. Elle n’était pas contente, elle m’en voulait de cette situation, mais elle ne me faisait aucun reproche et prenait les sacs de Wyatt. Le troisième jour je le passais une nouvelle fois en tête à tête avec le contrat que je me décidais enfin à signer. C’était ce jour aussi où Jonas m’envoyait un message pour qu’on puisse se voir le lendemain. Devais-je y voir un signe ? Peut-être en tout cas, il n’y avait plus de retour en arrière de ma part. Je voulais le voir pour l’appartement et cela me serrais le cœur qu’il puisse penser que je voulais qu’on se sépare. Cela me rassurait aussi qu’il s’en était inquiétait. De toute évidence cela ne faisait pas partie de ses plans, mais qu’est ce qu’il en serais quand on se verrait à nouveau ? S’il me tenait responsable de la situation ? Du fait qu’il n’allait plus pouvoir danser ? Je n’étais pas sûre de le supporter et pourtant dimanche matin à la première heure j’étais devant sa porte. Je soufflais un bon coup avant de frapper et comme si il était déjà derrière la porte, Jonas m’ouvrait aussi vite. « Salut » Je mourrais d’envie de me réfugier dans ses bras, mais je ne le faisais pas. Déjà parce que j’avais peur de lui faire mal et surtout parce que mon regard s’attardait sur chaque marques, chaque ecchymoses visibles sur son corps et sur les cernes bien trop dessinées sous ses yeux. De toute évidence je n’avais pas été la seule à souffrir de l’absence de sommeil. Les larmes me montaient au yeux, ma gorge se serrais et je prenais sur moi pour ne pas fondre en larme. Je m’avançais quand même dans l’entrée en refermant la porte derrière moi. « Je suis tellement désolé Jonas, je m’en veux d’avoir créé tout ça, de t’avoir mis dans cette situation, que tu te sois retrouvé en danger à cause de moi » J’étais désolé pour beaucoup d’autres choses aussi, mais les mots se bloquaient dans ma gorge

@Grace Turner  

La signature du bail devait être une bonne nouvelle. La journée vire pourtant au cauchemar et tandis qu’il est au sol, Grace en pleurs à côté de lui, Jonas ne rêve que d’une seule chose : revenir en arrière. Ce sentiment ne fait que s’accroître alors que l’ambulance arrive pour finalement le transporter aux urgences. Même si le soutien de Grace lui ferait du bien, il préfère s’en passer sur le moment. Wyatt n’y a pas été de main morte et avant même de passer le moindre examen, Jonas comprend qu’il va être privé de danser un certain temps. Les douleurs dans son bras lui sont insupportables, sans parler de celles qui lui brûlent les côtes et le visage. Jonas ne veut pas s’en prendre à Grace, il ne veut pas la blâmer pour toute cette situation alors qu’elle en souffre certainement tout autant que lui. Il ne veut pas que les mots dépassent sa pensée à cause de la douleur. Diriger toute sa colère contre elle serait profondément injuste. Le seul à qui il en veut vraiment, c’est Wyatt. Ce petit merdeux qui manipule sa sœur comme bon lui semble sans remords de conscience. Jonas profite du trajet en ambulance pour mettre de côté ce qu’il ressent vraiment. Il ravale ses larmes et prie pour que ses blessures ne soient que superficielles.
Il est naïf.
Jonas ressort le lendemain avec un bras dans le plâtre, au moins une côte fêlée, la lèvre fendue, et un bon nombre d’ecchymoses sur tout le corps. Mais ce qui fait le plus mal, c’est la période de convalescence : au total, trois mois. Trois mois durant lesquels il ne pourra pas danser. Ce qui veut dire qu’il va manquer la majeure partie des représentations avec la troupe, ainsi que la tournée en Europe. Jonas n’est pas sans savoir qu’une telle absence aura un impact considérable sur sa carrière. Jonas broie du noir, incapable de faire preuve d’optimisme. La situation lui paraît insurmontable, et s’il voudrait pouvoir se réfugier dans les bras de sa petite-amie, il ne le fait pas. Il ressent toujours ce grand besoin d’espace. Accessoirement, il sait qu’il n’est psychologiquement pas en mesure de la consoler ou de la rassurer - parce qu’elle doit en avoir besoin. Jonas laisse le temps filer, enfermé dans sa chambre à ne rien faire d’autre que supporter ses douleurs. Il voudrait pouvoir dormir mais n’arrive pas à trouver la bonne position pour. Il s’épuise jour après jour, autant physiquement que moralement. Jusqu’à ce que le manque causé par l’absence de Grace soit trop important, trop intense. Il a besoin d’elle, et il a peur de la perdre. Jonas lui envoie un message pour qu’ils se voient. Ils doivent discuter et mettre les choses à plat. Le temps de quelques minutes, Jonas redoute une rupture. Malgré son silence des derniers jours, la quitter n’a jamais effleuré une esprit. Qu’en est-il de son côté à elle ? Jonas a conscience de ne pas avoir eu la réaction idéale face au problème que Wyatt a représenté. Qu’elle se range du côté de sa famille plutôt que du sien serait au final logique. Grace le rassure rapidement en lui affirmant par message que non, ils ne vont pas séparer. Cette pensée permet au moins à Jonas d’apaiser une partie de ses angoisses. Pour le reste, il doit attendre le lendemain que Grace vienne à la colocation.
Jonas l’attend impatiemment, surveillant l’heure toutes les cinq minutes. Quand enfin il entend frapper à la porte, le norvégien se dépêche de l’ouvrir. Et quand il la voit, son cœur se serre et il ne veut que la prendre dans ses bras. Ce qu’il ne fait pas, par respect pour Grace. Elle ne veut pas d’une rupture, mais elle a certainement des reproches à lui faire. « Salut, » qu’il répond en se reculant pour la laisser entrer. Les reproches auxquels il s’attend ne viennent pas, à la place sont des excuses qui franchissent la barrière de ses lèvres. Le jeune homme secoue la tête en se pinçant l’arrête du nez. « Arrête, j’veux pas que tu t’excuses, c’est pas à toi d’être désolé. » Le seul à qui il reproche toute cette situation, c’est Wyatt. Sans dire un mot de plus, il s’éclipse dans sa chambre en invitant implicitement Grace à le suivre. Une fois la porte refermée, il s’assoit doucement sur le lit et Grace en fait autant. Sa main libre va instinctivement chercher celle de sa petite-amie. « Comment tu te sens ? Comment tu vas ? » La question lui semble presque stupide. Il lui suffit de bien observer son visage pour avoir la réponse. Et le fait de savoir qu’il est en partie responsable de sa peine lui fend le cœur. Jonas n’a jamais voulu lui faire du mal, il a toujours voulu être celui qui la protège. C’est toujours ce qu’il veut, uniquement si c’est ce qu’elle veut aussi.

Ces 4 derniers jours sans Jonas avaient été l’enfer, mais on avait besoin de cet espace tous les deux pour réfléchir à la situation, réfléchir à ce que cela allait représenter pour nous, pour notre futur. Si les messages qu’on avait échangé avaient pu nous rassurer sur le fait qu’on ne voulait pas rompre, peut-être que c’était ce qui allait finir par se passer si on arrivait pas à parler, à mettre les choses à plat, ou pire s’il n’arrivait pas à me pardonner la situation. Parce que oui je me sentais coupable et je me tenais responsable de l’état quand lequel se trouvait maintenant Jonas. C’était peut-être Wyatt à l’origine des coups, mais si je n’avais pas demandé à attendre, alors tout se serait bien passé et tout serait toujours aussi simple entre nous. Je frappais à la porte avec une boule au ventre, boule qui grossissait quand je voyais ses ecchymoses, son plâtre et cette distance qu’il y avait entre nous. Je voudrais le prendre dans mes bras, ou au moins m’y réfugier, mais j’avais trop peur de son rejet. Alors je faisais la seule chose logique à cet instant. Je m’excusais. Pour absolument tout et ne pas me mettre à pleurer était très difficile. Pourtant Jonas ne voulait pas de mes excuses, selon lui ce n’était pas à moi de m’excuser. Je me mordais la lèvre pour ne pas insister, pour ne pas créer un conflit de plus et quand il me tournait le dos pour aller dans sa chambre, je le suivais sans dire un mot. Je m’asseyais à ses côtés dans le lit et je ressentais un immense soulagement quand sa main venait chercher la mienne. Je m’y accrochais avec force, alors qu’il me demandait comment j’allais. A ce moment-là, sans que je puisse les retenir, les larmes commençaient à couler sur mes joues. « Je me sens au plus mal, j’ai l’impression qu’on est sur une corde raide et que le moindre mouvement va causer notre perte » Alors que pourtant j’étais persuadé qu’on pouvait s’en sortir. Je voulais y croire. C’était pour cela que j’étais venue aujourd’hui. « Jonas, ces 4 derniers jours sans toi ont était horribles » Et encore le mot était faible. « J’ai passé mes journée à vider la chambre de Wyatt et tout balancer, effaçant les traces de son passage » Et cela avait été l’une des choses les plus difficiles que j’avais eu à faire ces dernières années. « Seulement quand je t’ai vu à terre, quand Wyatt te frappait avec autant de force, je n’avais aucun doute sur mon choix et encore maintenant je n’en ai pas. Si je dois faire un choix Jonas, je te choisirais toujours toi, sans la moindre hésitation » C’était ce que j’avais fait face à Wyatt, parce que je me rendais compte que cette situation ne pouvait pas durer, que mon petit frère ferait toujours tout pour gâcher ma relation avec Jonas. « J’ai aussi beaucoup réfléchi au contrat de location de l’appartement » Après tout c’était surtout pour cela que j’étais venue. Si j’étais toujours prête à vivre avec lui, peut-être que cette accident avait tout remis en cause pour Jonas. « J’ai signé le contrat. Et si tu le veux toujours, alors cela peut-être notre appartement à tous les deux » Et j’espérais sincèrement qu’il allait le signer, qu’il n’aurait aucune hésitation ou besoin de réflexion. Je ne savais pas si mon cœur était prêt à endurer le doute qui pouvait l’habiter.