SPECIAL EDITION ›› who is Avalon Chambers?

Mémé jette un dernier regard dans le miroir suspendu au-dessus du petit meuble dans le hall d’entrée, ajuste le col de son chemisier fleuri, passe une main sur ses cheveux impeccablement plaqués, et se décide à ouvrir la porte de sa demeure. Elle accueille Avalon Chambers à bras ouverts, un sourire bienveillant inscrit sur son visage radieux.

« Oh ma petite Avalon, comme je suis ravie de te voir ! Entre donc, je t’en prie, dit-elle en s’écartant de la porte pour laisser entrer la jeune femme. J’ai préparé du thé et des petits biscuits. »

Mémé guide Avalon jusque dans le salon, où sont placés deux fauteuils autour d’une petite table. Sur cette petite table se trouvent une théière, deux tasses et une assiette de biscuits. Mémé met toujours les petits plats dans les grands quand elle reçoit. Elle voit bien le malaise d’Avalon, remarque son sourire tendu, et pourtant… Elle décide de l’ignorer.

« Merci de me recevoir, Mémé.
- Tout le plaisir est pour moi, lui répond Mémé, toujours aussi souriante. »

Avalon prend une tasse qu’elle garde sur ses genoux. La vieille dame l'imite et boit une première gorgée de thé sans plus attendre.

« Comment vas-tu ? »

Avalon n’a pas l’habitude de devoir tourner autour du pot. Elle secoue un peu la tête de haut en bas.

« Bien, merci. Et vous ? demande-t-elle avant de prendre une gorgée de thé. Il est très bon. »

Mémé apprécie le commentaire et sourit, fière d’elle. Évidemment qu’il est bon, ce thé. Elle est devenue au fil des années une véritable experte. Après un  bref silence de quelques secondes, Mémé repose sa tasse sur la petite table et se saisit de son carnet ainsi que de son crayon.

« Comme tu le sais, j’aurais souhaité publier sur mon blog une petite interview à ton sujet. J’ai donc préparé quelques petites questions pour toi. »

Mémé plante son regard dans celui d’Avalon et attend le feu vert pour poser sa première question. Avalon acquiesce, prévenue par le mail envoyé par Mémé pour l’inviter.

« J’en suis très touchée. Même si je ne suis pas bien sûre d’avoir compris pourquoi moi, avoue la blonde en se mordant la lèvre inférieure, avant de retrouver son sourire crispé. Je vous écoute. »

Avalon repose la tasse sur la petite assiette qu’elle dépose sur la table, les mains retrouvent leur place sur ses jambes. Mémé jette un œil à son carnet, commençant par la question en tête de liste.

« Si je ne me trompe pas, tu n’es pas originaire de Chicago, commence Mémé. Pourquoi est-tu venue t’installer ici ?
- Oh, eh bien, en fait je n’ai pas vraiment eu le choix, j’ai été mutée, lance Avalon avec hésitation. Vous le savez sûrement mais j’étais militaire. Je suis simplement allée là où j’ai été affectée et comme j’y avais une vie et que la vie me plaît, je me suis dis que j’allais rester. »

Avalon hausse les épaules, habituée à faire au plus simple.

« Intéressant, commente Mémé, en notant les éléments les plus importants sur son carnet. C’est vrai que Chicago est une ville merveilleuse ! »

Ce n’est pas pour rien si la vieille dame y vit depuis le jour de sa naissance.

« Parmi tous les magnifiques endroits que la ville nous offre, quel est celui qui te fait le plus te sentir chez toi ? »

Un sourcil se hausse sur le visage d’Avalon parce qu’elle n’y a jamais vraiment réfléchi. En tout cas, pas comme ça. Elle n’a pas besoin de réfléchir longtemps à la question parce qu’il y a bien un lieu qui lui plaît particulièrement.

« Le 360. La vue, la hauteur, savoir qu’il y a le vide sous nos pieds. Ca me rappelle les vols à bord des avions, explique Avalon qui penche légèrement la tête sur le côté. Ce n’est pas vraiment que je m’y sens chez moi mais je m’y sens bien. Je sais pas si ça répond à la question, du coup ? »

Elle fronce les sourcils, se mord la lèvre. Mémé la regarde par-dessus ses lunettes et sourit.

« Ah oui, on m’a dit que tu y avais emmené Ahmed. Je m’attendais plutôt à voir Román. »

Avalon sent le rouge lui monter aux joues à cette remarque, elle déglutit mais choisit de ne pas répondre. Mémé reporte son attention sur ses notes et enchaîne aussitôt :

« En parlant de notre beau détective, tu as définitivement abandonné ta carrière de militaire pour travailler à ses côtés ? »

Le sourire d’Avalon s’efface, elle baisse la tête une seconde. Sur ses cuisses, ses mains se croisent avant qu’elle n’inspire et se redresse.

« Ce n’était pas vraiment un choix de ma part mais oui. »

Elle n’ajoute rien, les lèvres pincées et visiblement peu encline à entrer dans les détails. Mémé plisse les yeux, avide d’en savoir plus.

« Et tu en es satisfaite, de ce nouveau métier ? »

A nouveau, Avalon hausse les épaules.

« C’est différent, mais c’est intéressant. Il y a des jours plus passionnants que d’autres. »

Mémé se frotte le menton, songeuse.

« Tu as au moins l’avantage d’avoir un patron séduisant. »

La vieille dame ne dirait pas non, si elle devait être amenée à travailler aux côtés de Román. Mais son coup de cœur pour le mexicain n’est plus un secret pour personne. Avalon se fige, force un nouveau sourire.

« Ca se voit que vous n’avez pas passé une nuit à être en planque avec lui, dit-elle tout en lançant à Mémé un regard sans équivoque. Je peux lui dire de vous appeler, si vous voulez. »

Pour la première fois depuis le début de cette entrevue, Mémé rit.

« Je retiens que vous avez passé une nuit avec lui. »

Elle ne manque pas de noter l’information sur son carnet et va même jusqu’à l’entourer pour lui donner toute son importance. Avalon a le rouge qui lui monte aux joues, la bouche qui s’ouvre.

« Question suivante, s’exclame la vieille dame pour empêcher Avalon de riposter. Si tu devais raconter une anecdote ou un fait à ton sujet, quelque chose que personne ne sait, ça serait quoi ? »

Mémé replace correctement ses lunettes et attrape sa tasse de thé pour en boire une longue gorgée. Il faut néanmoins encore quelques secondes à Avalon pour retrouver une contenance et elle prend le temps de récupérer le thé pour en boire une gorgée, puis de le reposer.

« J’aime beaucoup jouer aux jeux vidéos. Même si, hm, mon entourage m’empêche de le faire car j’aurai peut-être endommagé une manette. Une fois. Et c’est quelque chose à remettre en contexte, raconte Avalon juste avant de lever un doigt comme pour appuyer sa protestation sur le sujet. Ce n’était pas fait exprès, déjà et je tiens à insister là-dessus et ensuite, le joystick déconnait de toute façon donc la durée de vie de la manette n’aurait été très beaucoup plus longue. »

Mémé plisse les yeux et dévisage Avalon.

« Qu’est-ce que c’est qu’un joystick ? »

La blonde laisse échapper un rire, n’ayant pas pensé que Mémé pouvait ne pas être familière avec le vocabulaire des jeux vidéos.

« C’est la sorte de bouton avec le petit manche, qui est modulable pour aider aux déplacements. »

Par réflexe, son pouce a mimé le mouvement effectué lors d’une manipulation de joystick.

« Mh, je vois, » dit Mémé, songeuse.

Elle note les mots jeux vidéo sur son carnet avant de passer à la question qui clôturera cette interview.

« Oh, la prochaine question est la dernière. J’aimerais que tu y répondes en toute franchise, d’accord ?
- Bien-sûr, répond Avalon avec un froncement de sourcil qui traduit sa nervosité.
- Qu’est ce que tu préfères chez moi ? »

Prise au dépourvu, la blonde prend le temps de la réflexion.

« Vous semblez… Libre. Vous ne vous souciez pas du regard des autres, vous ne laissez personne vous dire qui vous êtes. Vous vous respectez et les gens vous respectent. C’est quelque chose que j’admire. »

Elle ne dira pas qu’elle apprécie un peu moins sa trop grande curiosité. Cette réponse satisfait Mémé, qui se redresse sur son fauteuil avec fierté.

« Merci, Avalon. »

Cette question ne faisait pas vraiment partie de l’interview, la vieille dame avait simplement envie d’entendre quelque chose de positif à son sujet.

« Eh bien, je pense que nous avons fini, dit-elle en refermant son carnet. Maintenant, si tu as des informations croustillantes à partager, je suis toute ouïe. Ça restera entre toi et moi, bien entendu. »

Elle a entre-temps posé son carnet sur la petite table et repris sa tasse de thé. Avalon est soulagée mais néanmoins contente. Souriante, elle termine son thé avant de secouer la tête.

« Voyons Mémé, vous devez bien vous douter que vous êtes sans doute mieux renseignée que moi sur ce genre d’informations, dit-elle en reposant sa tasse sur la table basse. Merci de m’avoir reçue, le thé était très bon. »

Pour toute réponse, Mémé lève légèrement sa tasse et adresse à Avalon un joli clin d’oeil.

Mes chers lecteurs, mes chères lectrices,

Je vous retrouve à ce jour pour un article spécial. J’ai récemment rencontré notre douce @Avalon Chambers afin de lui poser quelques questions et ainsi apprendre à mieux la connaître. C’est avec plaisir que je vous partage le compte-rendu de cette entrevue très spéciale. J’espère que vous apprécierez cette petite lecture.

Pour ceux qui connaissent un peu Avalon, vous savez peut-être qu’elle est originaire du Wisconsin. Ancienne militaire, elle s’est installé à Chicago après y avoir été mutée. Malgré la fin de sa carrière dans l’armée, Avalon honore toujours la ville de sa présence. Elle a même retrouvé du travail, grâce à Román. Permettez-moi par ailleurs d’ouvrir une petite parenthèses : derrière cette relation « professionnelle » se cache tout de même une nuit à deux. Les détails de cette nuit restent néanmoins dans le flou, mais Mémé avait raison : il y a bel et bien hippopotame sous gravillon.

J’ai tenté au cours de cette interview de percer la carapace de notre amie. Pas facile, je vous l’accorde. Je peux néanmoins vous dire que c’est en haut du John Hancock Center qu’elle se sent le mieux. Elle joue aussi aux jeux vidéo et m’a raconté une sombre histoire de manette, mais je n’ai pas compris.

Je retiens de ce moment privilégié avec Avalon qu’il s’agit d’une femme adorable et particulièrement forte. Je l’admire pour son courage et son intégrité. Merci, Avalon, pour le temps que tu m’as accordé.

Si ce format vous plait, sachez que je serais plus que ravie de rencontrer ceux qui le souhaitent autour d’une petite tasse de thé. Vous savez, depuis ma récente séparation, je ne demande qu’à être un peu moins seule dans cette grande maison…

Prenez bien soin de vous, et à bientôt.

La grosse bise,
Mémé

Mémé's notebook:

Pseudo : Avalon
Commentaire : Encore une fois, merci à vous de m'avoir reçue, Mémé. C'était... Différent de ce que j'ai l'habitude, mais j'ai beaucoup aimé le thé et les gâteaux (et la compagnie, évidemment ! (; )