when destiny plays tricks on you (ft summer)

you gotta go and get angry at all of my honesty, you know i try but i don't do too well with apologies. | @Summer Jacobs   // justin bieber (sorry)

Ses yeux peinent à s’ouvrir. Les rayons du soleil lui brûlent la rétine. Son crâne est lourd et douloureux. La soirée de la veille a été agitée, mouvementée même. Pourtant, il n’avait pas prévu de faire quoi que ce soit. Embarqué par ses collègues de boulot, il s’est retrouvé à faire la fête plus qu’il n’aurait dû. Résultat des courses, il a fini par rentrer avec un inconnu. Le réveil est difficile et il a l’impression qu’un camion lui a roulé dessus. Ses muscles lui font mal et il peine à s’extirper du lit. Il jette un coup d’œil à côté de lui, l’inconnu toujours endormi. Sur la pointe des pieds, Hadès rassemble ses affaires pour se tirer en vitesse. Il n’a pas pour habitude de s’éterniser, de créer du lien, ni même de laisser un quelconque moyen de contact. Il est d’ailleurs soulagé que l’inconnu soit encore dans les bras de Morphée. Cela lui évite de raconter des histoires à dormir debout, des excuses bidon pour pouvoir déguerpir. Une fois ses affaires rassemblées, ses vêtements à nouveau sur sa personne, Hadès quitte le petit appartement, n’ayant aucun foutue idée du quartier dans lequel il est. Sur le pas de la porte, il regarde à droite, puis à gauche. Bingo un ascenseur dont les portes sont en train de se refermer. « Et merde » lâche-t-il avant de se mettre à sprinter et à crier de sa voix rocailleuse matinale. « Les portes s’il vous plaît. ». Et par miracle elles sont retenues par la personne déjà présente dans l’ascenseur. Tête baissée, Hadès s’engouffre à l’intérieur. Alors qu’il relève son visage, il fait un pas en arrière comme s’il venait de voir un fantôme. Ce qui est un peu le cas quand on y réfléchit bien. « C’est pas vrai. » lâche-t-il entre ses dents alors que les portes se referment. Il frotte ses yeux entre ses mains comme pour s’assurer qu’il ne rêve pas. Et non. Summer Jacobs se trouve bien là. Devant lui. Dans cet ascenseur. Ça fait une éternité qu’il ne l’a pas vu. Sept ans, c’est long sept ans. Puis faut dire qu'ils ne se sont pas quittés sous les meilleurs auspices. Enfin, se sont-ils vraiment quittés ? Rien n'a jamais été prononcé, Hadès s'est contenté de se barrer. Sans un mot pour Summer après tout ce qu'elle a fait. Doit-il se taire ou bien lui parler ? Il ouvre la bouche, mais aucun son ne sort si ce n’est qu’un cri surpris lorsque l’ascenseur s’arrête net. Le destin se fout vraiment de ma gueule, pense-t-il tout à coup. Il se précipite sur les boutons, appuyant sur tous comme un forcené. Inutile, mais il ne peut pas rester là. Il presse si fort le bouton d’alarme qu’il se demande s’il ne l’a pas cassé. Une sonnerie dans le vide retentit, mais personne au bout du fil. Hadès se laisse glisser contre l’une des parois, se retrouvant par terre. Il lève son visage vers Summer. « Je t’assure que moi aussi, je préférerais être ailleurs. », elle n’a pas eu besoin de le dire. Il le voit dans ses yeux. Il prie intérieurement pour que quelqu’un finisse par répondre ou qu’un locataire donne l’alerte. Parce que sinon les heures qui arrivent risque d’être riches en émotions.

you gotta go and get angry at all of my honesty, you know i try but i don't do too well with apologies. |  @Hadès Murillo    // justin bieber (sorry)

Alexia et moi on avait passé la soirée de la veille à boire, à discuter, à s'amuser pendant notre soirée entre filles. J'avais fini par m'endormir sur le canapé, achevée par les multiples cocktails pris entre les quelques révélations et histoires racontées. C'était l'habitude maintenant de se retrouver une fois par semaine ou par deux semaines, tout au plus pour discuter. J'aimais pas trop rester seule à mon appartement depuis que Magda s'était barrée, ça faisait vide et le quartier n'était pas des plus glorieux. Alors quand j'avais l'opportunité d'être avec quelqu'un, je la prenais. Moi qui avait toujours été plutôt indépendante, c'était bizarre, mais on s'habituait à la présence d'une autre personne et ça débalançait pas mal quand on avait plus ça. Alors je me retrouvais souvent à venir ici et ça m'faisait du bien. Sauf ce matin. J'avais un peu le mal de vivre, j'repensais à la tequila et ça m'donnait envie de vomir. Heureusement, Alexia elle vivait pas trop loin quand même, alors j'retrouverais vite mon lit. Du moins, c'est ce que je me disais en entrant dans l'ascenseur. Ça, c'était avant que celle-ci s'arrête à un niveau plus bas et qu'on m'demande de retenir la porte, chose que je fais. Je ne m'attendais pas, par contre, à ce que les portes se referment sur mon pire cauchemar. Je mis un moment à bien replacer la personne devant moi, le temps qu'il relève la tête et que son regard croise bien le mien. Hadès. Ouaip, comme le maitre des enfers, clairement maitre du mien. Enfin, il l'avait été. Y'a quelques années déjà que j'essayais de plus lui donner ce pouvoir. Sa réaction en dit long, mais mon silence et mes yeux écarquillés n'en disent pas moins. J'suis comme figée devant lui, tel un animal effrayé sur l'autoroute, mais j'suis surtout figée de surprise, de choc plutôt que de terreur. Sept ans. Sept putain d'années sans nouvelles de sa part, sans un email, un texto, un appel, rien. Et comme si ce matin n'était pas déjà assez éprouvant, l'ascenseur s'arrête net, nous laissant coincés ici face à l'autre. Je vois les tentatives d'Hadès d'appuyer sur les boutons, inutile donc que je fasse la même chose. Je soupire bruyamment alors qu'il se laisse tomber devant moi. Je laisse un rire sarcastique s'échapper de ma bouche en entendant sa voix. « J'suis pas certaine que t'imagines bien ce que j'aurais envie de faire en ce moment. » dis-je en levant les yeux au plafond. Je les ferme un instant, j'ai besoin de respirer, de mettre de la distance entre ce moment et moi. Entre lui et moi. Parce que j'ai envie de devenir violente. J'ai envie de gueuler pourquoi? Pourquoi ça arrive là, aujourd'hui, après sept ans? « Alors t'es toujours à Chicago? » demandai-je sèchement en reposant enfin mes yeux sur lui. J'essaie très fort de me gérer, de pas avoir l'air affectée par sa présence. C'est l'orgueil qui prend le dessus là.