It's not my fault. It was Santa Claus ! - Fergus & Alejandro

Fergus, Alejandro & Lou

It's not my fault. It was Santa Claus !  

La vie au Picasso Inn battait son plein, les gens venaient et allaient et la musicienne avait parfois l'impression de faire partie des anciens alors qu'elle n'était arrivée à l'auberge qu'en juillet 2022. Des routines s'étaient installées, les habitudes de chacun étaient connues. Ce n'était pas toujours rose mais tous apprenaient à vivre en communauté. Lou restait tout de même assez enfermée dans sa chambre, à jouer de la musique ou vautrée sur le canapé à regarder des émissions plus stupides les unes que les autres dans le salon. Le rêve américain version 21ème siècle. Sortie de la rue par l'homme qui avait arrêté son père, elle avait fini par accepter cette nouvelle vie qui s'offrait à elle quand bien même servir des plats à longueur de journée l'ennuyait. Heureusement qu'elle donnait des cours de musique ou jouait dans un piano bar pour donner un peu de sens à ce cadeau qu'Alejandro lui avait fait, elle qui avait fui toutes les fois où elle aurait pu le croiser dans la rue. Il avait suffi d'une fois.

Mais passons. C'était un vendredi, elle ne travaillait pas ce jour-là. Lou avait décidé d'aller se perdre dans un centre commercial de trois étages où une multitude de magasins s'étaient installés pour y vendre tout et n'importe quoi. Nourritures en tout genre, articles de mode, bricolage, pharmacie, divertissement, etc. Des caméras, des vigiles et une pléthore de clients pour un vendredi après-midi. Lou y était venue lorsqu'elle était lycéenne, était revenue pour gagner quelques dollars en jouant de la musique quand elle vivait dans la rue, mais la sécurité l'avait ramenée à l'extérieur. Aujourd'hui, elle y revenait, toisant l'un des vigiles avant de prendre un des escalators. Après bon nombre de magasin, ne se sentant pas vraiment à sa place, elle avait fini par acheter quelques CDs de groupes qu'elle affectionnait pour s'arrêter dans un magasin un peu cheap qui vendait de tout. Littéralement de tout.

Ses yeux se posèrent sur la devanture où une montre était exposée parmi d'autres objets. Elle la voulait, au moins l'essayer, l'emprunter pour voir si elle allait s'habituer à porter une autre montre à son poignet. Six ans qu'elle avait gardés la sienne et voilà que cette dernière rendait l'âme. Faisant un tour du magasin, Lou observa les vendeurs, les caméras, le vigile qui vérifiait les sacs à la sortie. Elle aurait pu se la payer après tout mais l'idée ne lui traversa même pas l'esprit, à la différence des albums de musique. Observant son environnement, elle glissa un petit article dans le sac à main d'une cliente qui avait déjà fait ses achats, se cognant à elle, s'excusant avant de poursuivre sa route, direction la sortie, passant au même moment que la cliente. L'alarme retentit. Le vigile jeta un coup d'œil à Lou qui lui montra ses mains vides, poursuivant sa route mais s'arrêtant lorsqu'elle vit un regard posé sur elle. Peut-être depuis un moment, ça, elle ne saurait pas le dire. À l'image d'un film de western, elle ne bougea pas, attendit un mouvement de sa part et partit en courant lorsque l'homme fit un pas dans sa direction. Aucun doute, il avait vu son petit numéro. Et vu l'attitude, ce n'était pas un témoin de Jehovah venu prêcher la bonne parole.

Merde, merde, merde ! Grommela-t-elle en prenant la direction des escalators, cherchant à tout prix la direction de la sortie.

La montre était dans une des poches de sa veste en jeans. Sac à dos à l'épaule, Lou courrait comme une dératée.

Alejandro, Lou & Fergus

It's not my fault. It was Santa Claus !  

Il savait déjà que c'était une mauvaise idée. Il l'avait su bien avant qu'il n'en fasse part à son coéquipier, pourtant, cela ne l'a pas empêché de mettre son plan à exécution. Un très mauvais plan. La Saint-Valentin approchait et quoi de plus normal que d'offrir un petit quelque chose à l'être aimé. À savoir sa fiancée, bien sûr. Qui d'autre ? Fergus qui n'avait jamais rien offert pour cette fête à celle qui partageait sa vie, allait, cette année, lui offrir quelque chose. Quelle mouche l'a piqué me demanderez-vous ? Et bien disons que notre cher blondinet essaie de se repentir. Sauf qu'il s'y prenait terriblement mal. Il avait quelque chose à se faire pardonner évidemment, quelque chose que personne ne savait à part le principal concerné, à savoir Alejandro. Une chose qu'il cache depuis un peu plus d'un mois maintenant et qui le hante, jour et nuit. À chaque fois qu'il rentrait chez lui, il avait l'impression que sa fiancée pouvait lire dans ses yeux et deviner ce qu'il avait fait. Alors il ne la regarde plus, parce qu'il a affreusement honte. Honte de ce qu'il avait fait ? En soi, non. Mais honte de lui mentir et surtout de se mentir à lui-même. Parce que oui, Fergus fermait les yeux sur une impitoyable vérité : il en pinçait pour son coéquipier. Il en pinçait même sévèrement au point où leur dernière planque s'est soldée par un dérapage pas du tout contrôlé. Cela serait mentir de dire qu'il n'avait pas apprécié -et encore le mot est faible- ce qu'il s'était passé, et pourtant, c'est bien ce qu'il fait. Depuis ce jour, le blond est devenu distant avec Alej, faisant comme si rien ne s'était passé. Oh pourtant, il voyait bien ses regards appuyés tantôt plein d'envie, mais de colère aussi, mais surtout de tristesse. Il se sentait monstrueux, car dans l'histoire, il avait trahi deux personnes. Et il avait décidé de s'en prendre à la mauvaise personne, à savoir Alejandro, qu'il tenait pour responsable de ce dérapage, même s'ils étaient deux dans l'histoire, mais c'est tellement plus facile de se décharger sur quelqu'un d'autre.

Alors oui, durant leur pause-déjeuner, Fergus traîne Alejandro au centre commercial pour qu'il l'aide à choisir le cadeau de St Valentin de sa chère fiancée. Il avait vu dans son regard que cette demande l'avait piqué. Il pensait que cela le soulagerait d'une quelconque manière, mais il le regrette dès l'instant où il voit sa réaction. Le blond était totalement perdu depuis cette fameuse planque, incapable de penser avec autre chose que sa cervelle alors que son cœur et tout son corps lui criaient de prendre une décision. En attendant, il réfléchissait à une idée de cadeau, mais rien ne venait, peut-être parce qu'il n'avait juste aucune envie d'en faire un ? Le déni... Déambulant dans le centre commercial, il est partagé entre l'envie de mettre fin à cette vaste blague en quittant les lieux ou alors en en faisant des caisses, insistant auprès d'Alej pour qu'il l'aide à trouver une idée. Le bruit de l'alarme d'un magasin lui fait lever la tête, par réflexe. Il voit au loin le vigile fouiller une femme qui ne semble n'avoir rien à se reprocher jusqu'à ce qu'il la voit elle. Il ne saurait pas dire pourquoi, mais il sentait quelque chose... Sûrement le fait qu'elle le fixe, restant immobile, comme une pauvre biche éblouie par les phares d'une voiture. Instinctivement, Fergus fait un pas vers elle et aussitôt, là voilà qui détale. « Merde... » Jamais, ils ne pourraient avoir la paix, même en pause, c'était trop demandé ? Il tourne la tête vers son équipier et lui indique la direction dans laquelle se dirigeait leur petite voleuse. « Je fais le tour, ne la perds pas de vue ! » Et sans perdre une seconde, il se met à sa poursuite, étudiant rapidement les différentes possibilités qui s'offraient à lui. Au loin, il la voit prendre la direction des escalators qui sont bondés, cela lui laissait peut-être une chance. L'avantage, c'est que les escaliers, eux, étaient évidemment moins surchargés alors il les grimpe, quatre à quatre, la chance d'avoir une grande foulée et une forme physique encore pas trop dégueulasse. Il continue sa course, percute quelques passants, s'excuse rapidement au passage avant de cueillir la demoiselle à la sortie de l'escalator, cachant un souffle court évident. « Pas assez rapide, je le crains... » dit-il tout sourire avant de la diriger sur le côté pour libérer le passage.

Fergus, Lou & Alejandro

It's not my fault. It was Santa Claus !  

Son humeur était massacrante en ce moment et pour une bonne raison. Une raison dont il ne pouvait parler à personne par contre, et ça, c'était beaucoup moins drôle parce qu'il devait continuer à faire comme si de rien n'était de son côté aussi. Enfin il essayait, parce que bon, pas de sa faute si son visage était au naturel assez enclin à vous faire comprendre son ressenti sans qu'il n'ait besoin d'utiliser des mots pour ça. Bref, ça fait maintenant un mois que ce petit numéro là dure entre eux et ça commence à faire long. On se croirait presque revenus à leur début ensemble, cinq ans auparavant. C'est vous dire à quel point la situation pouvait être tendue. Et ce coup bas de la part de Fergus n'allait clairement pas arrangé les choses. Lui demander, à lui, de l'accompagner au centre commercial pour l'aider à trouver un cadeau de Saint Valentin pour sa fiancée... Après ce qu'ils ont fait pendant leur planque... Oui, il y a eu dérapage incontrôlé, ça y a clairement pas à dire, mais oui, qu'il s'en souvienne bien, il ne l'a clairement pas arrêté alors qu'il en avait la possibilité. Et plus d'une fois même. Alors qu'il agisse comme ça derrière et en plus en remette une bonne couche en lui demandant ça... C'était un tantinet bien mesquin de sa part, faut dire ce qui est. Et pourtant, dans l'espoir que ça pourrait aider à débloquer les choses et parce qu'il est tout simplement bien trop gentil et amoureux, il a dit oui. Voilà comment ils en arrivent là, à arpenter les allées de la galerie marchande sur leur pause.

Mains dans les poches de sa veste en cuir, il laisse son regard parcourir les vitrines, de façon absente, tout est mis en avant pour l'occasion, à grand renfort de pancartes et de stickers et il a juste envie de les arracher un par un là... Déjà qu'en temps normal, il n'était pas un fan de la Saint Valentin, autant vous dire que là, il l'était encore moins. Et évidemment que ça lui avait fait mal qu'il lui demande un truc pareil. C'est quand même lui qui l'avait poussé à bout l'autre soir, à faire l'idiot qui ne comprenait rien, à lui taper une crise de jalousie sans raison pour derrière ne même pas assumer. Encore moins ce qu'ils avaient fait une fois qu'il avait perdu patience. Il est en train de ruminer sec et de ronger son frein de même quand l'attention de Fergus est attirée par l'alarme. Voilà pourquoi dans un premier temps, il ne l'entend même pas, c'est d'entendre l'autre juré qui le fait revenir à lui, si bien qu'il n'a pas vu qui vient de prendre la tangente sous les yeux de son coéquipier parce que sinon, il lui aurait dit de ne pas se donner la peine de la poursuivre. Soupir et roulement d'yeux de lassitude accomplis, il se met à courir après la fuyarde mais il y a quand même pas mal de monde et il manque de bousculer deux femmes qui, trop occupées avec leurs smartphones, ne l'ont pas entendu crier de se mettre hors de son passage. Ce qu'il les hait ces zombies accro à leur portable... Bref, il prend du retard et ne parvient à rejoindre Fergus que quelques secondes après qu'il ait mis la main sur sa fugueuse. Et quand il voit son visage, il fronce les sourcils un instant avant d'afficher une mine déçue, mettant ses mains sur ses hanches de façon instinctive. « Putain Lou, qu'est-ce que tu as encore fait cette fois ? » déclare-t-il avec un air quasi paternel qu'on ne lui connaît pas en temps normal. Car oui, il la connait leur petite voleuse et bien même... Voilà qui va compliqué les choses pour lui. Ouais, on peut bien dire qu'il est en train de passer une bonne journée de merde là. Et quelque chose lui dit qu'hélas, ça n'est pas encore près d'être fini...

Fergus, Alejandro & Lou

It's not my fault. It was Santa Claus !  

Ce n'était pas la première fois qu'elle chapardait dans les magasins. Ce qu'elle voulait, elle le prenait. Et elle avait fait quelques rencontres qui lui avaient donné quelques ficelles pour être discret. Enfin, elle aurait été discrète si ce blondinet d'une quarantaine d'années n'avait pas regardé la scène. Son regard inquisiteur avait suffi pour faire frissonner la brune comme s'il avait compris ce qui s'était passé. Lou n'aurait pas dû paniquer et aurait dû partir normalement. Elle était incapable d'expliquer ce qui s'était passée dans sa tête à cet instant. Mais elle était partie en courant, se ruant comme une dératée dans les grands couloirs du centre commercial, se faufilant sans grâce à travers la foule, parvenant à atteindre les escalators qu'elle chercha à grimper quatre à quatre, mais son pied rata une marche et elle se cassa la figure, plaquant ses deux mains sur l'engin en fer pour s'éviter une chute trop brutale. Seulement, l'homme profita de ce court instant pour la rattraper et alors qu'elle reprenait sa course à la sortie de l'escalator, elle sentit une main l'attraper et l'arrêter dans son élan. La prise l'empêchait de trop s'éloigner, ni de trop gigoter. Râlant, elle se débattait quand même alors qu'il la poussait hors du passage des passants.

Tu m'as coupée dans mon footing, c'est pas super sympa ! Tu peux me lâcher s'teuplait, c'est l'autre nana qu'il faut aller emmerder ! Ça a sonné pour elle !

De son point de vue, c'était parfaitement logique. L'homme décida de la fouiller, amenant Lou à répliquer :

Eh mais j'te permets pas ! Ah non pas cette poche, y'a un reste de vieux sandwich… Quoi c'est pas un sandwich ? T'es un magicien ? T'as mis ça dans ma poche ?  

La voleuse allait se mettre à crier au voleur quand elle vit un homme qu'elle connaissait assez pour l'arrêter dans son élan. Alejandro. L'homme qui avait arrêté son père alors qu'elle avait seize ans. Elle était présente le jour de l'arrestation. Il avait eu quelques mots pour sa mère et elle et était parti. Elle ignorait pourquoi mais malgré son travail finit, il avait continué à prendre de leurs nouvelles jusqu'à ce que Lou disparaisse de son radar quand sa mère décida de manger une boite de cacheton en guise de repas tant le désespoir avait pris le dessus. Mais Alejandro avait fini par la retrouver dans la rue, la sortir de là après avoir vérifié son état de santé auprès d'un de ses collègues. En vrai, elle était salement amochée ce soir-là. Il lui avait trouvé le Picasso Inn pour tout recommencer. Lou lui en voulait pour avoir été celui qui avait foutu en l'air sa famille, elle lui mettait la responsabilité de la mort de sa mère dessus, de sa situation précaire. C'était plus facile pour elle d'accuser cet homme que de voir la réalité en face. Son père était un criminel, sa mère n'avait pas supporté la suite et elle, dans tout ça, n'avait pas supporté qu'on veuille l'enfermer dans une famille d'accueil le temps d'être majeure. Quelques mois à patienter pour être libre. Quelques mois qu'elle n'avait pas accepté de prendre. Et pourtant malgré le fait que la jeune femme lui en voulait, il faisait partie de sa vie et elle ne voulait pas qu'il en soit autrement. Alors, pour l'agacer elle lui répondit à cette attitude paternelle qu'il avait avec elle.

Eh salut pap' ! Encore ? Mais j'ai rien fait ! C'est lui qui a commencé à me poursuivre !

L'objet de délit était sous ses yeux et Lou le regarda quelques secondes avant d'ajouter:

C'est pas moi ? C'est pas ma faute, c'est le Père Noël ? Les Aliens ? Cupidon ?

La faute au monde, sauf à elle. Et avant qu'ils ne disent quoi que ce soit car ce n'était pas la première fois qu'elle avait emprunté des objets, elle conclue en cessant de gigoter, action qu'elle réalisa bénéfique car elle n'avait plus mal.

Je l'essaie une semaine et si ça m'va j'l'achète ! Sinon je la ramène ! Promis ! C'est la nouvelle version du satisfait ou remboursé !

Un grand sourire innocent, sentant la pression du blondinet s'effacer comme s'il lui rendait la liberté. S'arrangeant, elle regarda les deux en ayant un pas de recul, voyant qu'elle avait perdu sa montre.

T'es passé d'inspecteur à gardien de sécurité ? Tu fous quoi ici ? (puis en s'adressant à Fergus) Et t'es qui toi ? Batman ou Robin ?

Alejandro, Lou & Fergus

It's not my fault. It was Santa Claus !  

Fergus avait eu de la chance dans sa course car le trébuchement de la gamine lui avait permis de la rattraper avant qu'elle ne lui échappe définitivement. Après avoir libéré le passage afin de permettre aux passants de quitter l'escalator, il dévisage la jeune femme qui se débattait, loin de se laisser faire. Et puis c'est qu'elle avait du répondant la petite, ça le ferait presque sourire, mais bonjour la crédibilité. Peu importe, il la relâche doucement, restant sur ses gardes au cas où il faudrait de nouveau se retaper un sprint. Il plisse les yeux, étudiant diverses possibilités sur l'éventuelle cachette de ce qu'elle avait volé. Le blond se met alors fouiller l'une des poches de sa veste en jean, grimaçant légèrement à l'idée d'y trouver un vieux sandwich comme elle le prétendait. Mais il ne trouve rien d'autre qu'une montre, neuve, avec un bel anti-vol encore collé dessus. « Tu parles beaucoup trop pour une voleuse.. » lâche-t-il avec un léger sourire et sur un ton un peu amusé, il faut le dire. Ce n'était pas tous les jours qu'il rencontrait des voleur.ses de cet acabit et encore moins avec cette gouaille. Sans attendre, Fergus place la montre dans la poche avant de son jean afin de la restituer, plus tard, au magasin où elle avait été volée.

C'est à cet instant que son partenaire décide de se montrer et il lui faut quelques secondes pour comprendre ce qui était en train de se passer sous son nez. Non, en fait il ne comprenait rien du tout, mise à part le fait qu'ils se connaissaient. « Pap' ? » Il cligne des yeux plusieurs fois, son regard alternant entre Alej et la fille, oui il était totalement perdu. Il jette un regard rapide au brun « Depuis quand t'as une fille, toi ? » Enfin, une fille, il se doutait bien qu'elle n'était pas sa fille, ils ne se ressemblaient pas du tout, mais il y avait clairement quelque chose qui lui échappait et Fergus n'aimait pas tellement ça. Depuis le temps qu'il connaissait son coéquipier, il savait tout ou presque à son sujet et jamais il n'avait entendu parler de cette fille. Il perd rapidement le petit sourire qui s'était installé au coin de ses lèvres, sa mine se renfrogne légèrement. Il soupire, maintenant exaspéré de l'entendre marchander et il secoue la tête. « Nope... mais je te propose une semaine en cellule si tu veux ! » Et pour le coup, lui serait satisfait. Il plisse les yeux, méfiant, la voyant reculer, prêt à bondir si jamais elle fuyait de nouveau. Qu'elle connaisse ou non Alejandro était devenu le cadet de ses soucis -ouais, la jalousie tout ça, ça rend con-. Il hausse les sourcils, prenant un air faussement blasé. « Malheureusement, j'ai plus une tête de Robin.. » Il hausse les épaules. « Et toi, tu es... ? Selina Kyle ? »

Fergus, Lou & Alejandro

It's not my fault. It was Santa Claus !  

Cette journée était vraiment une journée de merde pour lui, plus les secondes s'égrainaient et plus il en était persuadé. Pourtant, fallait déjà y aller fort pour parvenir à faire mieux que la merveilleuse idée à deux balles de Fergus de lui demander de l'aider à trouver un cadeau pour sa fiancée après ce qui c'était passé entre eux. Mais voilà qu'en plus, ils se retrouvaient à devoir se farcir une poursuite en plein centre commercial bondé... Il se dit clairement qu'il est trop vieux pour ce genre de conneries quand il commence à courir à son tour, déjà quelques secondes de retard sur le blond vu qu'il était encore perdu dans ses pensées quand ce dernier s'était mis à poursuivre Lou. Lui ne savait pas encore que c'était elle, mais il allait le découvrir bien vite. Arrivant enfin à leur hauteur, en effet, il a du mal à cacher sa lassitude face à la nouvelle incartade de la jeune femme. Oh, il la connait oui, très bien même et surtout, son côté kleptomane. Combien de fois déjà il lui avait évité les emmerdes en jouant de son badge et de son influence sur les commerçants pour lui sauver la mise ? Il avait fini par arrêter de compter à force...

Il sait que la petite a du répondant et il s'amuserait presque de l'échange qu'elle a avec Fergus, presque. Parce que vu comment sont ses nerfs pour l'instant, il n'est clairement pas d'humeur. Il ignore donc très volontairement la réflexion de son coéquipier qui semble bugué sur le surnom que Lou lui donne quand elle lui répond et écoute sa justification, qui comme toujours, n'en est clairement pas une, puisqu'à nouveau, ça n'est évidemment pas de sa faute si cette montre s'est retrouvée dans sa poche. « Tant qu'on y est c'est pas aussi celle de la Fée Clochette, si ? J't'ai connue plus inventive que ça pour les fausses excuses. » pointe-t-il d'une remarque et d'un sourcil haussé. Ouais, il l'avait connue plus mordante que ça. « N'essaie pas de changer de sujet, je suis toujours un flic et je devrais le laisser t'emmener au poste.. Peut-être que ça t'apprendrait enfin la leçon. » Oui, Alejandro était clairement passé en mode père de substitution là, vu le ton qu'il adoptait et la posture, mains sur les hanches, à deux doigts de lui passer un savon en bonne et due forme. « On arrête la bataille de référence geek deux secondes, ou si vous préférez je vous laisse seul à seule, comme ça je pourrais aller me chercher un truc à manger plutôt que d'assister à ça. » qu'il lance, en les désignant tour à tour de l'index. Pas qu'il perdait réellement patience, mais pas loin... Et en plus oui, il avait faim maintenant. « Si tu avais besoin d'argent, tu n'avais qu'à m'appeler, tu le sais très bien. » qu'il dit à la jeune femme, en espérant que ce chapardage était simplement ça et pas un appel à l'aide tacite parce qu'elle s'était fourrée dans la merde, par excès de fierté à ne pas demander son aide. C'était bien le genre de la gamine après tout et il le sait...

Fergus, Alejandro & Lou

It's not my fault. It was Santa Claus !  

Faite comme un rat ! Le policier avait réussi à la rattraper et elle essayait de s'en sortir avec son bagout. Mais ça marchait quand elle était mineure, un regard larmoyant et plein de culpabilité avec le "je ne recommencerai jamais", aujourd'hui, c'était à peine si elle arrivait à pleurer. La rue lui avait fait perdre cette sensibilité. Alejandro arriva, lui donnant un surnom qu'il n'aimait, certainement, guère, mais qui lui allait comme un gant vu comment il agissait avec elle, se sentant sûrement comme responsable. Le policier blond la fouilla et trouva dans l'une de ses multiples poches la montre qu'elle avait empruntée au magasin. Alejandro affirma qu'elle avait été plus inventive par le passé.

Ah merde, je l'ai oublié celle-là, mais elle avait rendez-vous avec son médecin pour une rage de dents !

Quant à l'autre flic eut un simple constat. Lou était bavarde. C'était un fait auquel elle répondit franchement, un air mutin sur le visage :

Mon deuxième talent !

Avait-elle seulement conscience qu'elle pourrait finir en taule pour ce genre d'action ? Pas vraiment. Elle préférait ne pas l'imaginer. Lou cherchait à expliquer les raisons de cet emprunt, comptant bien la payer si la mode lui convenait. Enfin non, elle ne le payerait quand même pas, mais c'était important que ces deux flics le croient. Le blond refusait l'idée, lui proposant un passage en cellule, ce à quoi elle eut une moue dubitative et un mouvement de tête, tandis que son acolyte en remettait une couche avec ses airs de père moralisateur. Il portait bien le surnom de "papa". La brune ne dira pas qu'elle l'appelle "l'emmerdeur" des fois.

Ah non, tu vas pas faire comme avec mon père ! Geint-elle pour ajouter en direction de Fergus. Mon père, le biologique. Un vrai coup de foudre au premier regard. Il l'a plaqué devant moi sur le sol… De quoi me traumatiser à vie. Merci !

Si Lou parlait sur un ton de plaisanterie, l'arrestation de son père avait été traumatisante et avait été une descente aux enfers. C'était la seule arme qu'elle avait pour se défendre. L'humour, le détachement. Elle en avait voulu à Alejandro mais il était le seul élément stable de sa vie. Cherchant à savoir qui était le flic, elle s'amusa à les appeler Batman et Robin avec leurs balais coincés dans le cul. Fergus se comparaît à Batman et fut rapidement coupé par Alejandro, l'information qu'il donnait - à savoir l'envie de manger - arriva dans un second temps au cerveau de la voleuse qui répondit d'abord à Fergus.

La version wish de Selina, surtout pour se faire attraper par Robin … (elle s'adressa à Alejandro après) Pardon … Eh tiens, j'ai faim moi aussi! Tu m'offres à manger ?

Elle avait un sac contenant des CDs avec les preuves d'achat, preuve qu'elle pouvait se payer à manger mais aimait bien l'embêter et faire des caprices avec le policier. Offrant son sourire le plus innocent, un peu à la Simba et Nala dans le Roi Lion pour qu'il cède. Cela entraîna immédiatement la question de l'argent ce qui lui fait perdre son sourire, levant les yeux au ciel.

J'ai pas besoin, c'est bon, j'ai plus besoin d'argent de poche. Je gagne ma vie et j'me suis fais virer que de quatre job récemment, comme quoi je suis pas foutue. Même si c'est nul comme taf.

Ce n'étaient pas les quelques heures de cours de musique et au piano bar qui lui payerait à bouffer et un loyer. Elle bossait dans un dinner, mais ce n'était pas tous les jours et les autres employeurs ne la gardaient pas longtemps à cause de ses retards, ses absences parce qu'elle était dans la lune, qu'elle n'était pas motivée pour servir des verres ou des repas. Non, la musique était tout ce qui l'intéressait. Était ce une appel à l'aide ? Plutôt un mode de vie duquel elle n'était jamais sortie. Mais elle chapardait déjà avant l'arrestation de son père. Alors oui, Lou galérait car elle finirait par faire le tour des employeurs et ne sera prise nulle par à force.

Allez, j'ai faim ! Lança-t-elle en prenant la première direction qui l'inspirait, dans une zone où il y avait plusieurs restaurants et autres fast-foods. Alors vous êtes sur quoi ? Sur une mission d'infiltration ? Je peux en être ? Non parce que j'ai de sérieux talents qu'il faut pas négliger ! Je t'l'ai déjà dit !

Le chapardage était ce qu'il était. Elle avait les mains qui avaient ce talent de récupérer dans les poches des objets divers, souvent des portefeuilles. Et d'ailleurs, l'un des policiers finirait par découvrir que le sien a disparu. À quel moment ? Peut-être quand elle s'était retrouvée proche de l'un d'eux à un moment d'inattention parce qu'il regardait un peu trop son partenaire ? Ou quand en croisant une foule de jeunes, elle glissa la main ? Mystère.

Alejandro, Lou & Fergus

It's not my fault. It was Santa Claus !  

Alors là, on était en plein délire. Il était censé être en pause pour chercher ce foutu cadeau de Saint Valentin, pas courir après une voleuse. Bon, il faut dire que ce petit intermède lui rendait service car il n'avait aucune envie de faire de chercher ce cadeau, encore moins de le trouver. Il s'était mis cette quête en tête simplement pour ennuyer son coéquipier -totalement puéril oui- et cela avait marché. Le soucis de la Saint-Valentin s'envole loin après cette petite course qui l'amène à stopper la jeune femme et à lui saisir l'objet du délit. Une simple montre, pas de quoi fouetter un chat, mais ça restait un vol. Par contre, l’interaction entre la jeune femme et Alejandro le laisse un moment hébété. D'où se connaissaient-ils ? D'où sortait cette proximité ? Et puis... Alej, père ? Il avait trop de question et il se sentait déçu de n'avoir jamais entendu parler d'elle. Depuis le temps qu'ils se connaissaient tous les deux, il était persuadé de tout connaître ou presque de son cher collègue, mais apparemment non. Donc oui, il était un poil déçu le Fergus. Il se permet même de l'interroger sur ce potentiel lien familial, mais il ne daigne même pas lui répondre, ignorant totalement sa question. Et là aussi, ça pique un peu parce qu'il n'y avait rien de pire que l'indifférence, surtout pour lui. Bon d'accord, il déconnait, il se comportait comme un con avec lui depuis cette fameuse planque, mais bon.. S'ensuit une joute verbale croisée que seuls eux trois pouvaient comprendre, chacun s'adressait à l'un ou l'autre, alternativement, c'était assez amusant à voir, mais impossible à comprendre si vous arriviez en cours de route. « Mais qu'est-ce que vous avez tous contre Robin... ? » C'est vrai ça, à croire qu'Alfred faisait moins larbin que Robin... Mais peu importe, le brun stoppe la conversation et Fergus fait une moue déçue pendant quelques secondes avant de reprendre son sérieux, écoutant les deux autres qui se mettaient à parler comme s'il n'était pas là. Fergus croise les bras et était même tenter de bâiller pour leur faire comprendre qu'il avait autre chose à faire que de les écouter parler -oui, son humeur avait pris du plomb dans l'aile. Mais bientôt, il la voit s'éloigner, apparemment à la recherche de quelque chose à manger. Est-ce qu'elle était sérieuse, là ? Il n'arrivait pas à croire qu'il était en train de se faire mener par le bout du nez. Et pourtant, il la suit, restant près d'elle de façon à lui faire comprendre qu'elle n'avait pas intérêt à disparaître. Il fait un signe de tête à son collègue pour l'inciter à le suivre. « Si tu étais si talentueuse, on n'en serait pas là je crois. » Mais il faut dire qu'elle était plutôt douée dans son domaine et puis avec la gouaille qu'elle avait, elle avait dû en avoir des pigeons.

Fergus, Lou & Alejandro

It's not my fault. It was Santa Claus !  

Que quelqu'un vienne à son secours et l'achève là... Ça serait un acte de merci à ce stade. Parce qu'il est à deux doigts de réellement les planter là et de se barrer parce qu'il approche dangereusement des limites de sa patience là. Parce qu'entre Fergus, à nouveau limite en train de lui faire une crise de jalousie non justifiée pour le surnom que Lou lui donne et cette dernière qui joue de son bagout inné pour tenter de s'extirper de son mauvais pas face à eux, on peut dire qu'il voyait plus que ça comme solution avant de finir par bâillonner le premier et coller la seconde en cellule. Parce que la paperasse qui découlerait de leur coller une balle serait bien trop longue... Évidemment, je plaisante, il ne ferait pas ça, mais disons simplement que l'idée le démange sérieusement là. « ¿Qué he hecho para merecer esto? » marmonne-t-il alors dans sa moustache alors que les deux continuent leur joute verbale, à discuter de super-héros comme si c'était le moment de parler de ça, vraiment. Il coupe donc court à tout ça, de façon assez abrupte mais il sait que s'il ne s'impose pas maintenant, ça ira loin alors autant éviter d'en arriver là. Puis en plus, il commençait à sérieusement avoir la dalle avec cette histoire. « Tu perds jamais le nord toi... » répond-il à Lou quand elle demande s'il va lui payer un truc.

Ce qui nous amène à ce qu'à dit Alej ensuite. Si elle avait en effet besoin d'argent, elle aurait du l'appeler et il l'aurait aidé. C'est vrai que quelque part, depuis l'arrestation de son père, des années plus tôt -pas forcément passée dans les meilleures circonstances qui soient, on va pas se mentir-, il se sentait responsable de la gamine -ce qu'elle était encore à l'époque et qu'elle restait à ses yeux-. Et elle en jouait, bien entendu, comme elle le faisait là pour encore une fois échapper aux conséquences de ses propres actes pourtant. « Alors pourquoi tu tires encore des montres ? Tu sais que maintenant que tu n'es plus mineur, tu risques gros et je ne pourrais pas te protéger éternellement. » lui dit-il, avec oui encore ce ton paternaliste dans la voix, mais marqué aussi par l'inquiétude malgré tout. Il ne voulait pas la voir prendre la même direction que son paternel.

Et il aurait du le savoir, il la voit commencé à marcher, se détachant de Fergus qui la suit aussitôt à la trace. Faut dire que oui, il avait apprécié que ce dernier se sente mis de côté au point d'en croiser les bras, petite vengeance personnelle indirecte, dirons-nous. « Tu dis beaucoup de choses et on sait tous les deux que la moitié, pour pas dire plus, n'est que du vent. Et pas pour lui donner raison » ajoute-t-il en parlant de son coéquipier, qu'il continue d'ignorer royalement, « mais si tu étais si douée, on en serait pas là. Puis comme si j'allais te laisser faire un truc pareil. » La mettre volontairement en danger alors qu'il passait son temps à la protéger, même de loin. Oui... Il allait faire ça, où était le problème... « Mais on fait un deal si tu veux. Tu rends tout ce que tu as pris dans cette boutique, parce que je sais que tu ne t'ai pas contenté que de cette montre, et je te paie à manger. Conditions non-négociables. » annonce-t-il, apercevant un stand de tacos un peu plus loin et s'avance jusqu'à ce dernier en s'arrêtant devant. « Dernière chance, avant que je le laisse te coffrer pour de bon cette fois. » conclu-t-il, portant sa main à son porte-feuille dans la poche arrière de son jean, désignant Fergus d'un signe de tête, refusant toujours et encore de croiser son regard pour le moment. C'était de sa faute s'ils en étaient là maintenant, avec son idée foireuse de cadeau de St Valentin.

Fergus, Alejandro & Lou

It's not my fault. It was Santa Claus !  

Lorsque Fergus se plaignit de l'attitude désinvolte qu'elle avait vis à vis de ce héros de comics, il n'eût en guise de réponse qu'un hochement d'épaule de la part de Lou. Elle n'avait que de vague souvenir de ces histoires et elle se souvenait qu'il était le sidekick coloré à côté du héros tout vêtu de noir. Quant à Alejandro, il pointa du doigt qu'elle savait ce qu'elle voulait.

Ni le sud et pourtant j'ai aucun sens de l'orientation ! Répondit-elle avec cette sincérité dans la voix qui marquait avec innocence qu'elle ne connaissait pas forcément l'expression, prenant aux mots.

Son père de substitution chercha à savoir si elle avait besoin d'argent tandis que son acolyte semblait se mettre en retrait, ce qui fit froncer les sourcils un court instant. Est-ce qu'il était en train de faire la tête ? Ce fut la question d'Alejandro qui ramena son regard sur lui. Pourquoi tirait-elle encore des montres ? Elle n'était pus mineur depuis longtemps. Lou n'allait pas mentir et dire que les plus gros larcins qu'elle avait fait était après sa majorité. Pour manger notamment. Est-ce qu'elle avait squatter des maisons vides pendant que les propriétaires étaient en vacances ? Peut-être. Ake lui avait appris l'art d'ouvrir les portes après tout. Incapable d'avoir une réflexion logique car elle ne considérait pas ces larcins comme du vol, elle haussa simplement les épaules.

Je finis ma crise d'adolescence ? Répondit-elle avec cette impertinence qu'elle maîtrisait sans savoir, avant de poursuivre, voyant bien que ce n'était pas la réponse attendue. J'sais pas.

Lou préféra passer à autre chose plutôt que réfléchir aux conséquences de ses actes, étant passer assez près de Fergus pour faire disparaître un objet lui appartenant sans qu'il ne s'en rende compte, détournant l'attention avec ses paroles, voyant qu'ils avaient mordu à l'hameçon tous les deux.

Eh oh ça va vous deux, soupira-t-elle voyant que les deux s'acharnaient sur elle concernant ses talents mis à rude épreuve par l'arrivée du policier blond. C'est parce qu'il a des yeux d'aigle aussi, je suis tombée sur presque meilleur que moi.

Et elle se tourna pour marcher, un sourire en coin, les mains dans les poches, s'imaginant déjà faire du repérage pour eux, s'infiltrer dans un gang de dealers sous le nom de Rita Mayer, et lancer le mot pour se faire exfiltrer qui sera Chimichanga. Allait-elle trop loin ? Oui. Tournant la tête vers Alejandro, elle lui dit :

T'étais pas vraiment là, ces dernières années, tu sais ? T'sais pas de quoi je suis capable, tu sais pas comment la rue m'a aidée !

Ça l'avait brisé à maintes reprises. À trembler de peur quand des hommes trop ivres passaient à quelques mètres d'elle. L'odeur finissait par les repousser, pour la plupart. Mais être invisibilisée avait bien des avantages, quoique inutile quand on volait quelque chose car les gens hurlaient et se montraient encore plus agressif comme si la condition de sans-abri leur donnait le droit d'agir ainsi. Comme s'ils n'avaient aucun droit, comme s'ils étaient des pestiférés. Elle avait appris la survie, à se débrouiller et si elle était plutôt d'une nature impatiente, elle avait appris à attendre. Les journées pouvaient être longues sans contact, sans regard. Et lorsqu'elle avait vu de loin Alejandro, elle avait fui, ne voulant pas de cette main tendue qu'il avait toujours eu pour elle et sa mère. Parce qu'elle était trop en colère d'avoir tout perdu. En tout cas, Lou omettait toutes les horreurs qu'elle avait pu vivre en étant une jeune femme sans abri, bien que son corps, sa peau aient gardé certains passages de cette vie.

Alejandro posa une condition. Celle de rendre tous les objets empruntés dans le magasin. La tête de la jeune femme marqua la surprise mêlée à un sentiment d'injustice. À manger contre son vol. Regardant Fergus à côté d'elle, elle

Oh non me laisse pas avec grincheux ! Je te jure Alejandro, sur la tombe de ma pauvre mère que j'ai emprunté que cette montre. La mienne est cassée depuis deux ans maintenant et j'ai pas le réflexe de regarder mon téléphone... Et puis vu la fouille de Robin, il aurait trouvé d'autres trucs. Et regarde, j'ai acheté ça ! Lui dit-elle en sortant les CDs d'un sac en carton malmené dans la course.

Pour le coup, elle disait bien la vérité, elle n'avait rien pris d'autres que cette montre dans ce magasin. Elle n'avait rien vu d'intéressant qu'elle voulait emprunter, rien qui ne brille assez, façon de parler, pour attirer son regard. Elle avait même acheté des CDs et le ticket en serait une preuve même s'il était tout chiffonné au fond du sac. Se tournant vers Fergus, elle ouvrit les mains, toujours avec ce sentiment d'injustice, oubliant qu'elle avait le portefeuille du flic dans une des poches de sa veste.

Dis-lui que t'as rien trouvé d'autres, toi ! Arrête de faire la tronche, on dirait que j'ai foutu en l'air votre lune de miel ! Eh ben t'avais qu'à pas me courir après ! T'as qu'à m'refouiller vu que grincheux numéro deux ne me croit pas et ne te croit pas. Alleeeez, j'ai faim !